Angela Merkel veut un nouveau réseau de communications européen

La chancelière allemande Angela Merkel se propose de construire un réseau de communications en Europe pour aider à améliorer la protection des données, en évitant aux courriels et autres données de transiter quasi automatiquement par les États-Unis.

Dans son balado hebdomadaire, elle dit qu’elle soulèverait la question avec le Président Français François Hollande lors de sa visite à Paris mercredi prochain.

Les révélations de la surveillance de masse des Européens par la National Security Agency (NSA) préoccupent.

Edward Snowden
Edward Snowden

Les révélations du dénonciateur américain Edward Snowden suggèrent que même les téléphones mobiles des alliés des États-Unis, y compris celui de la chancelière, ont été surveillés par les espions américains.
D’autres documents classifiés de la NSA ont révélé que de nombreuses données à caractère personnel sont collectées, stockées et analysées par les organismes de surveillance américains et britanniques, parfois dans la plus grande illégalité, comme le piratage direct des câbles sous-marins intercontinentaux.

Mme Merkel a aussi critiqué le fait que Facebook et Google soient basées dans des pays à faible niveau de protection des données tout en exerçant des activités dans des nations qui offrent des mesures de protection plus rigoureuses comme l’Allemagne.

 

« Par-dessus tout, nous allons parler aux fournisseurs européens qui offrent la sécurité pour nos citoyens, afin de ne pas avoir à faire transiter les courriels et autres informations à travers l’Atlantique. On pourrait plutôt construire un réseau de communication à l’intérieur de l’Europe. »

La vie privée est une question sensible en Allemagne où les citoyens ont été victimes d’une surveillance approfondie sous les nazis et sous les communistes en RDA.

Philipp Missfelder, le porte-parole de la CDU (Christlich Demokratische Union Deutschlands, Union chrétienne-démocrate d’Allemagne) pour la politique étrangère a récemment confirmé que les révélations d’espionnage avaient contribué à amener les relations avec Washington à leur pire niveau depuis l’invasion américaine de l’Irak, en 2003.

L’Allemagne a essayé de persuader Washington de convenir d’un accord de non-espionnage réciproque, mais sans succès.