Sexisme et intimidations chez GitHub ?

Github prend très au sérieux les allégations de sexisme et d’intimidation de l’ingénieure et ex-employée Julie Ann Horvath.
Créée en 2008, la société offre un service de stockage, de gestion de code source et de collaboration pour les développeurs, devenu très populaire. En 2012, Andreessen Horovitz investissait 100 millions de dollars (72 millions d’euros) dans GitHub à une valuation de 750 millions de dollars (540 millions d’euros).

Horvath a commencé à travailler chez GitHub en 2012 car elle aimait l’idée de « faire des choses pour les gens qui font des chose ». À l’époque elle était la seule femme développeuse dans l’équipe. En dépit d’une culture généralement favorable aux femmes, elle affirmait dans un courriel à Techcrunch:

« J’ai eu du mal à m’acclimater à la culture, la communication agressive lors des pull requests (NDE action qui permet aux parties intéressées d’examiner les changements d’un code source, de donner leur avis et de discuter d’éventuels changements) et au peu d’importance que les hommes accordaient à mon opinion ».

Elle estime qu’elle était traitée différemment à cause de son sexe, et qu’en dépit des efforts de l’entreprise pour embaucher plus de femmes développeuses, les réactions des collègues envers son travail et celle des autres femmes « étaient un problème sérieux ».

Un jour, la femme d’un des co-fondateurs (NDE à priori il s’agit de Tom Preston-Werner) l’invita à prendre un verre. Elle lui dit qu’elle influençait les décisions de son mari chez GitHub, et que Horvath n’avait pas intérêt à quitter GitHub et d’écrire des choses négatives sur eux. Que son mari lui avait demandé d’intervenir pour être sûre qu’Horvath était satisfaite et qu’elle n’allait pas démissionner et dire du mal de son mari qui s’était donné tant de mal pour l’entreprise. Qu’elle gérait le recrutement chez GitHub, qu’elle avait des espions parmi les employés et qu’elle avait accès aux chats privés des employés.

Horvath relaya cette conversation à son petit ami qui travaillait aussi chez GitHib. Elle lui conseilla de ne pas se rapprocher trop du cofondateur ou de sa femme.
Plus tard les ressources humaines lui demandaient de relayer cette conversation survenue hors du bureau. Puis le silence fut absolu et des rumeurs circulèrent selon lesquelles le cofondateur posait des questions à son sujet.

Finalement le cofondateur demanda à la voir, l’accusa de menacer sa femme, la traita de menteuse et lui dit que c’était faire preuve de peu de jugement que de sortir avec des collègues. Puis il dit la même chose au petit ami et lui demanda de démissionner.

Suite à ces révélations du 16 mars, le PDG Chris Wanstrath a annoncé aujourd’hui qu’il lançait une enquête sur ces allégations. En attendant les conclusions, l’autre cofondateur est mis en congé. Sa femme, qui n’a jamais eu le pouvoir d’autoriser une embauche ou un licenciement, ne pourra plus se rendre dans les bureaux.

Il rappelle que GitHub a connu un croissance extrême ces deux dernières années, et qu’ils ont embauché un directeur d’envergure pour les ressources humaines en janvier 2014.
Il remercie enfin Horvat pour son travail chez GitHub, et son initiative Passion Projects, qui met en valeur les femmes dans le secteur de la haute technologie.