Les taxis en grève dans toute l’Europe pour protester contre les VTC

Une grève d’ampleur européenne

Alors que la valeur d’Uber, le service Internet à l’origine du développement des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), grimpe à 18 milliards de dollars (13,3) milliards d’euros,  de nombreuses entreprises de taxi font aujourd’hui grève dans toute l’Europe.

  • À Berlin les taxis arriveront sur Olympischer Platz;
  • À Hambourg les taxis protesteront devant le siège de WinderCar, l’équivalent allemand d’Uber;
  • À Londres, les taxis vont boucher Trafalgar Square;
  • À Madrid les taxis prennent un jour de repos;
  • À Paris, les taxis devraient ralentir la circulation.

Uber fait l’objet d’examens dans de nombreux pays, y compris aux États-Unis et au Canada.

Mais en Europe l’industrie du taxi est traditionnellement très régulée, et les gouvernements cherchent à éviter les pertes d’emplois. Et les régulations ne sont absolument pas harmonisées.

En Angleterre, le régulateur a décidé qu’Uber était légal a demandé à la justice de trancher si l’appli d’Uber doit être considérée comme un compteur de taxi ou non. Car seuls les taxis noirs sont habilités à recevoir un compteur.

En Italie par exemple, les véhicules d’Über ont des licences et doivent suivre la loi qui les oblige à revenir à leur base entre les courses. Mais les taxis ont porté plainte, car ils affirment que les VTC d’Uber ne suivent pas la loi.

 

La situation en France

En France, Nadine Annet, vice-présidente de la FNAT affirme :

« Nous sommes de petites entreprises contre un géant de 18 milliards. Notre profession est en danger dans toute l’Europe ».

Les taxis se plaignent car ils estiment la concurrence des VTCs déloyale, ces derniers n’ayant pas à faire face aux contraintes réglementaires et aux licences coûteuses que doivent affranchir les taxis.

En France par exemple, les taxis sont tenus d’avoir des contrats d’assurance tous risques quand les VTC se contentent d’assurances responsabilité civile, qui ne protégeront pas le client en cas de problème.

Les VTC stationnent en toute impunité dans les espaces publics en attendant les clients, ce pour quoi les taxis paient. L’article L231-3 du code du tourisme stipule :

« Les voitures de tourisme avec chauffeur ne peuvent ni stationner sur la voie publique si elles n’ont pas fait l’objet d’une location préalable, ni être louées à la place. »

Certains taxis doivent acheter acheter une patente vendue à prix d’or par d’autres conducteurs de taxis partant à la retraite, leur nombre étant artificiellement limité par les pouvoirs publics. Certains taxis, à défaut de licence, doivent louer une voiture, une plaque, etc, nécessitant un chiffre d’affaires minimum très conséquent pour survivre, à défaut de gagner de l’argent.

Le député Thévenoud a rendu son rapport, le 24 avril 2014, avec 30 propositions, comme l’interdiction de la maraude électronique pour les VTCs (l’appli qui permet aux clients de voir sur une carte où sont les VTC libres), mais elle pourrait être déjouée très facilement en affichant à la place des temps d’attente.

Notons que les taxis ne sont pas tous en grève contre Uber, ou son équivalent français SnapCar. Certains souhaiteraient des allégements de la régulation pour l’industrie du taxi. D’autres aimeraient s’affranchir des centrales radios de taxis comme G7 car ils s’estiment rackettés.