Bureau d'Olivier Roussat

Plan de transformation: Bouygues Télécom va supprimer 17 % de ses effectifs

Mutation du secteur de la téléphonie mobile

L’apparition d’un quatrième opérateur de téléphonie mobile, en 2012, Free Mobile, qui a cassé les prix avec un réseau mobile quasi inexistant, s’appuyant sur un accord controversé d’itinérance avec Orange, a transformé l’industrie.

Si les consommateurs profitent de prix parmi les plus bas au monde, les marges des opérateurs ont été laminées.

Bouygues Télécom, qui a subi une perte opérationnelle de 19 millions d’euros au dernier trimestre, consciente de la nécessité de changer pour survivre, a d’abord cherché à racheter SFR.

Vivendi lui ayant préféré Altice/Numéricable, Bouygues, est entrée en négociation avec Orange et Iliad, la maison mère de Free.

Illiad lui aurait proposé une offre trop basse. Orange voudrait racheter Bouygues Télécom en numéraire, et probablement la dépecer pour vendre son réseau à Free, alors que Bouygues souhaitait au contraire rentrer au capital d’Orange.

Olivier Roussat, le PDG de Bouygues Télécom, reconnaissait hier que les discussions n’ont pas abouti. Pour autant, elles ne sont pas terminées, l’opérateur ayant mandaté le Credit Suisse et Lazard pour étudier ses options. À la clôture de la bourse L’action Bouygues perdait plus de 6 % et celle d’Iliad 7,5 %.

 

Plan de transformation

Parallèlement, l’opérateur annonce un plan de transformation qui lui permettra de survivre et de se développer de façon autonome et qui s’articule sur trois points :

Mobile

Développer les nouveaux usages et l’Internet mobile en poursuivant les investissements dans le réseau mobile pour maintenir le rang de Bouygues Telecom, opérateur de référence de la 4G et du très haut débit mobile.  Le montant des investissements annuels reste le même à 500 millions d’euros. L’agrégation des fréquences sera utilisé pour augmenter les débits.

Fixe

Libérer le marché de l’Internet et de la téléphonie fixe en proposant de nouvelles offres technologiques tout au long de l’année, à des prix très agressifs, qui vont renouveler le standard des prix des Box haut et très haut débit.

Bouygues veut augmenter ses parts de marché. Et retrouver d’ici deux ou trois ans le même niveau de marges qu’avant Free Mobile, ce qui nous semble irréalisable.

Ce serait un marché très lucratif, Free aurait des marges de 40 % dans le fixe. Bouygues dégroupera 1 500 nœuds ADSL d’ici 2016 et investira dans la fibre.

Réseau de distribution

S’engager encore plus fortement au service des clients, en leur proposant le meilleur de la vie connectée, avec un accompagnement de qualité :  le réseau de boutiques sera renforcé et modernisé. Bouygues va expérimenter avec des magasins plus grands et développera le rayon des objets connectés.

Les 2 500 collaborateurs des 600 boutiques et les 2 000 conseillers de clientèle qui sont en contact direct avec les clients ne seront pas concernés par le plan de réductions d’effectifs.

Ce sont donc surtout dans ses services centraux que Bouygues supprimera 1 516 emplois, soit 17 % de ses effectifs. L’informatique et le marketing seront les plus touchés.

Jusqu’au 15 janvier 2015, un plan de départs volontaires et de reclassement sera mise en place. Après cela, on peut s’attendre à des départs contraints.