Amazon sanctionnée par les investisseurs

Le cours de l’action Amazon a chuté de plus de 10 % à l’annonce des résultats trimestriels du second trimestre.

Alors qu’Amazon a toujours privilégié la croissance du chiffre d’affaires à la rentabilité, et bénéficié d’un ratio cours / bénéfice stratosphérique de 500 ou plus, la patience des investisseurs pourrait toucher à sa fin.

Pour le deuxième trimestre consécutif, le géant de l’e-commerce annonce des résultats inférieurs aux prévisions des analystes: la perte de 126 millions de dollars (94 millions d’euros) )est le double des prévisions. Alors que le chiffre d’affaires grimpe de 23 % en glissement annuel à 19,3 milliards de dollars (14,4 milliards d’euros), les dépenses augmentent encore plus vite de 24 % à 19,4 milliards de dollars.

Pire encore, Jeff Bezos, le CEO d’Amazon, annonce des prévisions de pertes au troisième trimestre en très forte hausse entre 410 et 810 millions de dollars (entre 305 et 603 millions d’euros).

Si le dynamisme de l’entreprise n’est pas à prouver, avec les lancements d’un premier smartphone (nous prédisons un échec), d’un service musical à diffusion en flux, mais avec un catalogue ridicule d’un million de chansons seulement, il est toujours aussi difficile de savoir si les paris d’Amazon paient et si elle parviendra un jour à l’équilibre.

L’entreprise s’est toujours gardée de fournir des métriques permettant d’évaluer ses progrès et répond rarement aux questions.

Ainsi, les investisseurs n’ont aucune idée des ventes de Kindle, du succès ou de l’échec de l’abonnement Amazon Prime. Amazon n’a indiqué aucune avancée dans ses négociations houleuses avec Hachette Book Group.

Amazon, comme malheureusement la plupart des fournisseurs de services Cloud, ne donne aucune information détaillée sur l’activité.
Elle dépend d’une catégorie « autre » dans les rapports financiers.

Cette catégorie a progressé en chiffre d’affaires de 60 % en glissement annuel, mais a reculé de 3 % par rapport au trimestre précédent.

Si Amazon Web Services est toujours le géant du Cloud, un secteur qu’elle a inventé, elle est en perte de vitesse par rapport aux compétiteurs, dont Microsoft, dont l’offre Azure a augmenté d’au moins 100 % dans le même temps.

Alors que l’entreprise veut dépasser ses racines de vendeur de livres, elle empiète sur les activités d’entreprises technologiques, qui nécessitent de hauts niveaux d’investissements, et risque de se mettre à dos des partenaires historiques, comme la start-up DropBox, qu’elle concurrence directement avec son nouveau service Zocalo.