Huawei met tous ses oeufs dans le même panier avec Android

Huawei, l’équipementier télécom géant chinois, s’est lancé depuis quelques années dans les appareils grand public, et notamment les smartphones.

Poussé par le marché intérieur, il connaît un succès notable, au point de devenir une menace de plus en plus crédible pour le leader coréen Samsung.

 

Yu Chengdong (Richard Yu) , PDG de la division grand public
Yu Chengdong (Richard Yu) , PDG de la division grand public

D’après IDC, Huawei avait une part de marché globale de 6,9 % au second trimestre, contre 4,3 % l’année précédente, alors qu’Apple passait de 13 à 12 % et Samsung s’effondrait de 32 % à 25 %.

Dans une interview au Wall Street Journal, Richard Yu, le dirigeant de la division grand public, qui représente 24 % du chiffre d’affaires de Huawei en 2013, explique la stratégie de la société.

Si Huawei s’est lancée dans les téléphones, c’est que ces derniers étaient, à l’époque de la 3G, trop chers, ce qui freinait le marché de l’équipement réseau 3G. C’est donc d’abord pour soutenir son activité principale que l’entreprise s’est lancée dans les téléphones abordables.

Aujourd’hui, Huawei dit se différencier par son savoir-faire d’équipementier, qui lui permettrait de garantir des téléphones qui fonctionnent mieux avec les réseaux que ceux de ses concurrents.

L’entreprise, qui a 2 000 développeurs travaillant sur ses smartphones, joue le tout Android. Les téléphones Windows Phone seraient difficiles à vendre, et Yu a annulé toute coopération avec Tizen, qu’il juge voué à un échec certain.

 

Il est étonnant que les fabricants de matériels reproduisent ce qui nous semble être une erreur historique.

Dans les années 80, les fabricants d’ordinateurs personnels avaient donné et laissé un monopole de fait à Microsoft. Pendant plus de 30 ans, ils le regrettèrent amèrement, laissant l’essentiel des profits de l’industrie à Microsoft et à Intel.

En choisissant la facilité d’un interlocuteur unique, il nous semble que les fabricants de terminaux mobiles renforcent jour après jour le contrôle de Google sur l’industrie. Si le système d’exploitation Android est gratuit pour les fabricants, ils s’engagent sur certains points comme laisser Google être le moteur de recherche par défaut.

Ce qui rapporte déjà à Google en revenus publicitaires bien plus que les bénéfices des fabricants sur les smartphones Android, à l’exception de Samsung, dont les marges toutefois sont sous pression.