Adobe, l’éditeur de logiciels d’arts graphiques, va fermer son laboratoire de recherche et développement en Chine, et licencier les 350 employés.
L’entreprise californienne conservera une présence, mais uniquement commerciale, en Chine :
» En Chine, Adobe va dorénavant se concentrer sur le développement du marché, et fermer sa branche R&D. Adobe va conserver une présence commercialeà Shanghai, Pékin, Guangzhou, Shenzhen, Hong Kong et Taiwan. »
Trois raisons sont avancées :
– Le piratage endémique en Chine ;
– Le passage de vendeur de logiciels en boîtes à celui de fournisseur de services Cloud ;
– L’hostilité croissante de la Chine envers les entreprises étrangères en général, et les entreprises technologiques américaines en particulier.
En février 2014, la Chine ouvrait une enquête antitrust contre Qualcomm, le fondeur de processeurs et de puces pour tablettes et smartphones ; En juillet, elle lançait une enquête similaire contre Microsoft.
Il s’agit probablement d’une réaction aux révélations d’Edward Snowden, détaillant les excès de la NSA et du GCHQ, et de l’interdiction de fait pour le fabricant de matériels télécoms Huawei d’opérer aux États-Unis, par peur de portes dérobées dans ses produits. D’autres pensent que ces investigations seraient une riposte à l’inculpation de cinq militaires chinois pour piratage et vol de secrets commerciaux.
Si la décision d’Adobe montre que la patience des entreprises américaines a des limites, on peut se demander si la Chine ne sera pas tentée d’user de représailles.
Les résultats financiers du dernier trimestre, annoncés il y a peu, ne sont peut-être pas étrangers à la décision de fermeture.
Les ventes en Asie ont diminué de 25 % à 148 millions de dollars (116 millions d’euros). C’est le plus mauvais résultat en cinq ans.
Dans une déclaration toutefois la firme affirme que la décision fait partie d’une stratégie plus large de recentrage des équipes techniques dans moins de lieux.