La Commissaire européenne à la concurrence va rencontrer les rivaux de Google

La Commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, a hérité de nombreux dossiers en cours de son prédécesseur Joaquín Almunia, notamment sur Google.

En 2010, ce dernier ouvrait une enquête officielle sur la position dominante de Google dans les moteurs de recherche et la publicité en ligne. Au total, Google risque, si elle est jugée coupable d’abus, jusqu’à environ 5 milliards d’euros d’amendes. Même si dans les faits, le montant de l’amende atteint rarement le montant maximal théorique.

En 2013, la Commission recevait une plainte d’un groupe d’industriels, dont Microsoft et Nokia, qui accusait Google d’utiliser Android pour imposer ses applications sur les périphériques mobiles.

Née en 1968 à Glostrup au Danemark, Vestager est une femme politique membre de la gauche radicale. Elle travaille longtemps au ministère des finances. Elle est nommée ministre de l’éducation en 1998 et ministre des affaires économiques en 2011. Elle fait désormais partie de la Commission Juncker pour la période 2014-2019.

Dans un communiqué, elle explique d’une part que tous les enjeux concernant Google ne sont pas du domaine économique, et donc pas tous de son domaine, et d’autre part qu’elle doit rencontrer ses rivaux pour se faire une idée plus précise de la situation, avant de décider de la marche à suivre.

« Nos enquêtes en cours sur Google sont parmi les plus discutées dans les médias. L’énorme quantité de données contrôlées par Google donne lieu à une série de défis sociétaux. La vie privée est l’une des préoccupations les plus pressantes. Le pluralisme des médias en est une autre. Ces défis ne sont pas tous de nature essentiellement économique et pas tous liés à la concurrence. Nombre de préoccupations exprimées dans le débat public  sur Google ne peuvent donc être traitées dans nos enquêtes sur les pratiques anticoncurrentielles présumées de la compagnie. Nous devrons nous limiter à ce que nous identifions comme des problèmes de concurrence.

J’ai suivi ces enquêtes de très près avant même de devenir commissaire à la concurrence. Elles posent des questions très importantes. Des questions sur l’accès aux marchés qui sont d’un intérêt vital pour beaucoup de d’acteurs, petits et grands  et qui ont un impact significatif sur les consommateurs.

Pour décider comment aller de l’avant, j’ai besoin de savoir ce que les entreprises les plus directement touchées par les pratiques en question ont à dire. J’ai besoin d’avoir un échantillon représentatif des vues des personnes concernées. En outre, il s’agit de marchés qui évoluent rapidement – je dois être sûre que nous ayons toutes les informations à jour pour prendre les bonnes décisions. En bref, les questions multiples et complexes en jeu dans nos enquêtes pourraient avoir une incidence majeure sur beaucoup d’entreprises. J’aurai donc besoin d’un peu de temps pour décider des prochaines étapes.»

 

Traduction : Le Diligent