Uber veut discréditer les journalistes critiques

Uber, la société de véhicule de tourisme avec chauffeur, a bien du mal à appliquer la loi et s’est fait connaître autant par son agressivité que par son absence d’éthique, encore en vedette ces derniers jours.

Elle ne recule devant rien pour recruter des chauffeurs et quand elle ne débauche pas de conducteurs de firmes concurrentes, elle recrute chez les vétérans de l’armée américaine.

Elle a conclu des accords avec des sociétés de financement peu regardantes afin de pousser les conducteurs à s’endetter fortement pour acheter des voitures neuves, y compris ceux dont la solvabilité devrait leur empêcher de contracter de nouveaux emprunts.

Il semblerait qu’elle travaille avec des agences d’escorte en France pour sa campagne de promotion Avions de chasse : les passagers peuvent gagner le droit d’être conduits par des ‘modèles’. Si l’article du blog d’Uber sur cette promotion a depuis été retiré, le site de la promotion demeure.

Lors d’un dîner chic lundi à New-York, Emil Michael, le vice-président en charge des affaires d’Uber, a affirmé qu’il faudrait dépenser un million de dollars pour recruter quatre détectives et quatre journalistes. Leur objectif serait de fouiller les poubelles et le passé des journalistes qui seraient critiques envers Uber, afin de les discréditer en cherchant des failles ‘dans leur vie privée et dans leur famille’.

Il s’en est violemment pris à Sarah Lacy, l’éditeur de PandoDaily, qui a accusé Uber de misogynie (son PDG Travis Kalanick affirme qu’il aurait dû nommer la firme Boober au lieu d’Uber, un jeu de mots sur la poitrine, tant il a de conquêtes féminines depuis sa création). Il a accusé Lacy d’être responsable de tous les viols de femmes qui auraient à son exemple effacé l’application Uber et prendraient des taxis, qui seraient bien plus dangereux pour les femmes. Et il a dit vouloir prouver des choses très spécifiques sur sa vie privée.

Quand un membre de l’auditoire lui demande si ce genre de tactique ne risque pas de se retourner contre Uber, Michael répond : ‘personne ne saurait que c’est nous’.

 

Suite à l’émoi causé par ces belles paroles, Uber a annoncé qu’elle ne partageait pas les points de vue de Michael et que Michael n’avait pas compris que le dîner n’était pas confidentiel.