Sony capitule devant les menaces terroristes

Menaces terroristes

Le studio hollywoodien Sony Pictures Entertainment vit probablement ses jours les plus difficiles.

Victime d’une cyberattaque de grande ampleur qui a effacé les données de milliers d’ordinateurs et de serveurs, et du relais par une presse sans éthique de documents confidentiels volés, le studio capitule devant l’une des menaces des pirates ‘Guardians of Peace’ en annulant la sortie le 25 décembre du film The Interview.

Le groupe avait clairement lancé des menaces terroristes en affirmant que ‘le monde sera plongé dans la peur’ si le film sortait et :

‘Souvenez-vous du 11 septembre 2001. Nous vous recommandons de vous tenir à distance. »

Le film, une comédie sur l’assassinant commandité du leader de la Corée du Nord, ne serait de toute façon pas apparu sur les écrans américains puisque les quatre plus grandes chaînes de cinéma aux États-Unis avaient déjà refusé de le projeter suite aux menaces.

 

Une cyberattaque commanditée par la Corée du Nord ?

D’après le New York Times, qui cite des hauts fonctionnaires souhaitant garder l’anonymat, le gouvernement américain serait parvenu à la conclusion que la Corée du Nord était ‘impliquée centralement’ dans les cyberattaques contre Sony.

Les logiciels malveillants utilisés pour l’effacement des disques durs des ordinateurs et des serveurs de Sony seraient remarquablement similaires à ceux utilisés dans une attaque visant des banques et des médias en Corée du Sud il y a deux ans.

L’un des serveurs pirates en Bolivie utilisé par les pirates aurait aussi été utilisé précédemment pour des attaques visant la Corée du Sud.

 

D’autres sont bien plus sceptiques sur l’implication de la Corée du Nord, et penchent plutôt pour la thèse de pirates ayant d’autres motivations. Il est remarquablement difficile de connaître avec certitude les auteurs d’une cyberattaque, ceux-ci utilisant de nombreux moyens pour se distancer des adresses IP utilisées. La plupart des attaques nord coréennes seraient ainsi lancées depuis la Chine. On notera aussi que les premières revendications ne mentionnaient pas le film The Interview. Enfin les spécialistes de la sécurité sont presque sûrs que les attaquants ont bénéficié d’une complicité interne. Au minimum, les pirates avaient un accès depuis des mois aux systèmes informatiques de Sony.

 

Quel que soit le degré de certitude du gouvernement américain ou de Sony sur les commanditaires, il y a fort à parier qu’aucune accusation officielle ne verra le jour.

De la part de Sony, elle pourrait remettre en cause des négociations officielles du Japon, qui durent depuis des années, pour rapatrier des citoyens japonais prisonniers en Corée du Nord.

De la part du gouvernement américain, elle pourrait faire le jeu du pouvoir coréen, avide d’opportunités de confrontations. Et il serait difficile pour les États-Unis de répliquer, car l’absence d’infrastructure informatique de la Corée du Nord rend paradoxalement une cyberattaque d’autant plus inefficace.