Deux nouveaux projets d’Internet par satellite

OneWeb

OneWeb, une société créée en 2012 sous le nom WorldVu Satellites Limited, a annoncé le lancement d’un réseau télécoms et Internet s’appuyant sur 648 microsatellites en orbite basse. Son fondateur et PDG est Greg Wyler. Au Rwanda, il avait créé le premier opérateur de téléphonie 3G en Afrique. Puis il a lancé O3b Networks, une entreprise de télécommunication qui opère une dizaine de satellites en orbite moyenne (8 000 km de la terre).

Ce nouveau réseau permettra notamment de relier les points les plus reculés de la terre à Internet, avec un potentiel de 3 milliards de personnes sans accès à ce jour.

L’avantage d’une orbite basse est une latence réduite par rapport à une orbite plus lointaine. C’est important notamment pour les communications vocales, par réseau téléphonique ou par service IP comme Skype.

OneWeb aurait déjà acquis les licences pour le spectre des radiofréquences qui seront utilisées.

Les satellites communiqueraient avec un réseau de terminaux sur la terre, qui seraient eux-mêmes reliés par aux réseaux classiques 2G, 3G, 4G, et Wi-Fi de partenaires ou utilisant un spectre non réglementé. Une équipe de 30 ingénieurs travaille au développement des microsatellites, des terminaux et des logiciels. Le lancement du système est prévu pour 2018.

OneWeb a deux investisseurs de marque : Qualcomm et Virgin, pour un projet qui devrait coûter plus de deux milliards d’euros.

Virgin Galactic sera le premier lanceur des microsatellites pour OneWeb.

 

Space Internet

Un jour plus tard, Elon Musk, le PDG fondateur de Tesla et de SpaceX, annonce le lancement d’un nouveau projet : un réseau Internet de satellites en orbite basse à 1 200 km de la terre. En théorie, la vitesse de ce réseau pourrait rivaliser, voire dépasser la vitesse des connexions par fibre optique. En effet, la lumière se déplace 40 % moins vite dans une fibre optique que dans le vide de l’espace.

Si comme OneWeb, le réseau est conçu pour offrir un accès Internet à tous sur la terre, y compris les territoires les plus lointains, Musk imagine déjà un réseau interplanétaire vers de futures planètes colonisées comme mars.

Musk connaît Wyler depuis des années et serait un invité régulier de la maison californienne de Wyler.

Le projet serait développé à Seattle par une équipe de 60 personnes travaillant également aux roquettes et aux capsules de SpaceX.

Musk est remarquablement vague sur le projet, affirmant juste que l’architecture sera bien meilleure que celle de Wyler et qu’il veut développer un satellite 10 fois plus sophistiqué que ceux de Wyler.

Le projet serait développé sur cinq ans et devrait coûter dix milliards de dollars. SpaceX développerait elle-même ses satellites.

Richard Branson, le PDG de Virgin, est dubitatif. Il pense qu’il n’y a littéralement pas assez de place pour les deux systèmes, et que sans licence pour le spectre, Musk sera amené à travailler avec OneWeb.