Nokia veut racheter Alcatel-Lucent pour 15,6 milliards d’euros

L’annonce n’aura finalement pas tardé : Nokia va racheter Alcatel-Lucent, avec un échange d’action sur la base de 0,55 action Nokia par action Alcatel-Lucent, ce qui donne une valeur de 15,6 milliards d’euros au groupe franco-américain, soit une prime de 28 % sur le cours moyen des trois derniers mois.

La transaction, qui devrait se clore au premier semestre 2016, doit être approuvée par les actionnaires de Nokia et les régulateurs.

Les actionnaires actuels de Nokia détiendront 66,5 % de la nouvelle entité, qui s’appellera Nokia, sera basée en Finlande, dirigée par le PDG actuel de Nokia, Rajeev Suri et présidée par le président du conseil d’administration en fonction Risto Siilasmaa. Trois des neuf ou dix membres du conseil d’administration viendront d’Alcatel-Lucent, dont le vice-président.

Les actionnaires d’Alcatel-Lucent détiendront 33,5 % de l’ensemble.

Des économies annuelles de 200 millions d’euros de charges d’intérêt sont attendues dès 2017, et de synergie de 900 millions d’euros dès 2019.

Si le rachat se confirme, ce sera la plus grande transaction sectorielle depuis le rachat d’Ascend Communications par Lucent Technologies pour 21 milliards de dollars en 1999. L’entité deviendra le plus grand fournisseur d’infrastructures mobiles, comme les antennes et les stations de base, devant Ericsson et Huawei.

Le chiffre d’affaires combiné des deux groupes approche les 26 milliards d’euros.

Le gouvernement français, qui ne détient que 3,25 % d’Alcatel-Lucent, s’inquiétera des répercussions sur les 7 000 employés en France. En trois ans, Suri a supprimé 25 000 postes chez Nokia.

Simultanément, Nokia annonce la revue des options stratégiques pour sa division HERE, spécialisée dans la cartographie et la géolocalisation. Elle pourrait être vendue pour 2 milliards d’euros.