Les courriels d’Obama lus par des pirates russes

Des officiels de la Maison Blanche ont reconnu que des pirates russes se sont introduits dans les serveurs de messagerie de la présidence et ont pu mettre la main sur les courriels reçus et envoyés par le Président Obama. Ils affirment que l’accès illégal s’est limité aux courriels non classés secrets.

Les fonctionnaires de haut niveau de la Maison Blanche ont deux ordinateurs dans leur bureau, l’un connecté à Internet, et l’autre connecté uniquement à un réseau ultra-sécurisé. Ce réseau, nommé JWICS (Joint Worldwide Intelligence Communication System, système de communication mondial des services de renseignement), est utilisé par le personnel accrédité de la Maison Blanche, du State Department, l’équivalent américain du ministère des affaires étrangères, et des agences de renseignement américaines.

Ces pirates s’étaient déjà introduits dans les serveurs du State Department. Ils sont suspectés d’avoir des liens avec le gouvernement russe, voire de travailler pour lui.

Même si les informations dérobées n’étaient pas classées secrètes, elles étaient hautement sensibles : emplois du temps, correspondance avec le corps diplomatique, discussions sur le personnel, sur les lois et sur la politique.

D’après des sources du New York Times, les intrusions étaient jugées si dangereuses que des réunions quotidiennes ont eu lieu pendant des semaines après leur découverte.

Le piratage était donc plus critique que ce qu’avait lassé entendre la Maison blanche jusque là.

Il y a quelques semaines, on apprenait qu’Hillary Clinton, alors en charge du State Department, utilisait ses propres serveurs privés pour sa correspondance officielle. Cette utilisation, probablement illégale, était encore moins sûre que les messageries officielles.

La semaine dernière, Ashton Carter, le ministre de la défense, reconnaissait pour la première fois que des pirates russes s’étaient introduits dans les réseaux non classés secrets du Pentagone. Ils auraient été identifiés et repoussés.

On remarquera qu’Obama et son administration, qui ont promu une loi pour nommer et punir les responsables de piratages d’entreprises ou d’organisations publiques, et qui n’avaient pas hésité à accuser la Corée du Nord des attaques contre Sony, refusent de révéler les responsables des attaques contre le State Department et contre la Maison Blanche.

Alors que son prédécesseur George W. Bush évitait les courriels et préférait les conversations téléphoniques, le Président Obama utilise largement les courriels pour correspondre avec ses conseillers et les officiels.