Google va offrir 150 millions d’euros à huit groupes européens de presse

Google annonce sa Digital News Initiative, un partenariat avec huit groupes de presse européens, et trois organisations journalistiques, qui se partageront un « fonds d’innovation » de 150 millions d’euros sur trois ans.

L’entreprise américaine mettra aussi à disposition trois de ses employés à Hambourg, Londres et Paris, pour apporter aux journalistes des compétences numériques, et financera une analyse de la façon dont les gens consomment les nouvelles, et la recherche sur les nouvelles techniques pour favoriser la production participative des nouvelles.

Les huit élus sont Les Échos, El País (Espagne), la Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne) le Financial Times (Royaume-Unis), le Guardian (Royaume-Uni), NRC Media (Pays-Bas), La Stampa (Italie) et Die Zeit (Allemagne).

Il s’agit d’une offensive de charme pour une presse insatisfaite des utilisations non rémunérées d’extraits d’articles qui ne rapportent de l’argent qu’à Google. Elle est calquée sur un accord préalable similaire avec la presse française en 2013, en échange de l’abandon d’une ‘taxe Google’.

D’autres pays européens comme l’Allemagne et l’Espagne, sont allés jusqu’au bout et instauré un système de redevance sur les sites qui utilisent leurs contenus. La loi est toutefois controversée en Espagne, puis qu’elle ne donne pas l’autorisation, mais impose aux organismes de presse la collecte de redevances après des sites diffusant leur contenu. En rétorsion, Google avait fermé son service Google News en Espagne. Des prédictions de chute du trafic vers les sites média espagnols suite à ce retrait ne se sont pas avérées.

Carlo D’Asaro Biondo, le chef des relations stratégiques de Google en Europe, reconnaît des erreurs par le passé mais affirme : *

« Nous reconnaissons que les entreprises technologiques et les organismes de presse font partie du même écosystème de l’information, et nous tenons à jouer notre rôle dans le combat commun pour trouver des modèles [d’affaires, NDE] pour la presse. »

Sans surprise, les huit élus, qui négociaient depuis l’été dernier avec Google, se réjouissent de l’initiative. Tony Danker, le directeur international du Guardian, note toutefois que : *

« Ce potentiel, ayant été conçu par Google en Europe, est dépendant de l’adoption par Google à Mountain View »

On peut se demander si cette initiative, théoriquement ouverte à d’autres partenaires, ne va pas fausser la concurrence pour les médias européens n’ayant pas accès à ces largesses. et si elle ne représente pas un conflit d’intérêts pour des organismes lorsqu’ils écrivent sur Google.

 

* Traductions: Le Diligent