Samsung se lance dans l’IoT avec les SoC ARTIK

À l’occasion de la conférence Internet of Things World, qui se tient à San Francisco du 12 au 13 mai 2015, Young Sohn, le président et directeur de la stratégie de Samsung Electronics, vient de présenter la gamme de systèmes sur une puce (SoC) ARTIK, conçue spécialement pour des utilisations de type Internet des objets et maisons intelligentes.

La gamme ARTIK

La gamme ARTIK est pour l’instant composée de trois puces qui coûteront entre 10 et 100 $. La plateforme a été développée par le Samsung’s Strategy and Innovation Center.

ARTIK 1

artik-1-interiorLa plus petite puce mesure 12 x 12 mm. Elle est équipée d’un processeur double cœur à 250 et 80 MHz, d’une mémoire d’un Mo, d’un stockage flash de 4 Mo, d’une connexion Bluetooth basse consommation, et d’un capteur de mouvement à 9 axes avec gyroscope, accéléromètre et magnétomètre.

Ce SoC est idéal pour les objets à basse consommation. D’après Samsung, ce serait la plus petite puce de sa catégorie.

 

 

 

ARTIK 5

artik-5-interiorL’ARTIK 5 est la puce offrant un compromis entre puissance et consommation électrique. Malheureusement, Samsung n’indique pas encore la consommation. Elle mesure 29 x 25 x 3,5 mm.

Le SoC se compose d’un processeur d’architecture ARM A7 double cœur à 1 GHz, d’une mémoire de 512 Mo et de 4 Go de mémoire eMMC, de connexions BlueTooth LE et Wi-Fi b/g/n, d’un USB, d’un lecteur de carte MMC, 47 GPIO, 2 UART, 4 I2C, 1 SPI et 1 I2S, d’une interface mipi pour caméra et une pour affichage, et d’une horloge.

Le SoC est aussi équipé d’un processeur graphique Mali 400 MP2 et peut décoder et encoder les normes habituelles comme H264 en 720p à 30 ips, mais pas la nouvelle norme H265.

 

ARTIK 10

artik-10-interiorL’ARTIK 10 est le haut de gamme pour les objets connectés qui ont besoin de puissance de traitement locale. La puce mesure 39 x 39 x 3,5 mm. La consommation électrique n’a pas été indiquée.

Le SoC est composé de deux processeurs quadricoeurs: ARM A15 1,3 GHz et A7 1 GHz, de 2 Go de mémoire, 16 Go de stockage eMMC, de connexions Bluetooth LE et et Wi-Fi b/g/n, d’un USB 2 et un USB 3, d’un lecteur de carte MMC, 51 GPIO, 3 UART, 6 I2C, 1 SPI et 1 I2S, d’une interface mipi pour caméra et une pour affichage, et d’une horloge.

Le SoC est aussi équipé d’un processeur graphique Mali T628 MP6 et peut décoder et encoder les normes habituelles comme H264 en 1080p à 120 ips, mais pas la nouvelle norme H265. L’audio n’est pas oublié, avec le support du multicanal 5.1, et jusqu’à 8 canaux.

La technologie de ce SoC serait la même que celle trouvée habituellement dans les smartphones d’après Sohn.

Sécurité

Les ARTIK 5 et 10 ont un support matériel pour la sécurité, permettent l’identification des puces, le chiffrement des données, et une mise à jour protégée du micrologiciel.

 

Développement rapide

Pour faciliter le développement, les trois puces sont compatibles avec l’environnement de développement intégré Arduino : les trois puces sont certifiées Arduino, ce qui leur donne accès à un large écosystème.

Elles sont programmables en C/C++, voire Java et Groovy pour les ARTIK 5 et 10. Le système d’exploitation de l’ARTIK 1 est le Nucleus OS alors que les deux autres SoC tournent sous Yocto 1.6, un Unix pour les systèmes embarqués.

Samsung propose un kit de développement et des services cloud pour accélérer le développement de solutions IoT. Notamment le SmartThings Open Cloud, issu du rachat de SmartThings par Samsung en août 2014.

SqmrtThings_OpenCloud

Une carte de référence est aussi disponible. En plus des ports habituels, on notera ce qui ressemble à un port pour attacher une antenne, à utiliser pour les réseaux SigFox.

 

Activité stratégique

Pour Samsung, le développement de l’activité IoT est stratégique au moment où la division smartphone subit une concurrence féroce.

Tous les consultants habituels prédisent une croissance explosive pour les objets connectés, et qu’elle se chiffre en dizaine, en centaine ou en milliers de milliards de dollars, tout marché de composant avec un potentiel de plus d’un milliard de pièces intéresse Samsung, comme l’affirme Sohn.

L’entreprise coréenne se met en revanche directement en compétition avec deux partenaires, Qualcomm et Intel, qui poursuivent les mêmes ambitions. Intel a par exemple déjà présenté Edison, un PC de la taille d’une carte de crédit, et Curie, un système sur une puce encore plus petit. D’autres entreprises déjà très bien représentées dans le monde de l’IoT comme Atmel auront aussi certainement à cœur de se défendre.

Pour les clients, l’offre de Samsung pourrait intéresser pour deux raisons. D’une part, Samsung (comme Intel) est l’un des rares fondeurs : l’entreprise contrôle toute la chaîne de production, contrairement à d’autres fournisseurs qui doivent externaliser la fabrication de leurs puces à Samsung, TSMC et quelques autres.

D’autre part, le fait que Samsung utilise les puces ARTIK dans ses propres produits, limite le risque d’un abandon prématuré de la plateforme.