Il y a une semaine, Vivendi entrait dans le capital d’Ubisoft, le troisième éditeur de jeux vidéo du monde, à hauteur de 6,6 %. Et dans le capital de Gameloft, un éditeur leader des jeux pour appareils mobiles, à hauteur de 6,2 %.
Aujourd’hui, le conglomérat informe qu’il a augmenté ses participations à respectivement 10,39 % et 10,20 % dans les deux entreprises françaises. Au total Vivendi a déboursé 438 millions d’euros pour ces deux participations.
« Le Groupe ne s’interdit pas d’augmenter sa participation dans ces deux sociétés en fonction des conditions de marché et se réserve la faculté, le moment venu, de demander à être représenté à leur conseil d’administration. »
Ces investissements s’inscriraient dans une vision stratégique de convergence opérationnelle entre d’une part les contenus et plateformes de Vivendi et de l’autre les productions d’Ubisoft et Gameloft dans le domaine des jeux vidéo.
Un énième changement de stratégie : le 26 juillet 2013, Vivendi annonçait la cession de 85 % de sa participation dans Activision Blizzard, le numéro un des jeux vidéo, pour 8,2 milliards de dollars. En mai 2014, le groupe vendait la moitié de sa participation restante, et en juin 2015, Vivendi ne détenait plus que 5,7 % d’Activision Blizzard. Depuis deux ans, le cours de l’action Activision Blizzard a doublé, et dans le même temps, le cours de l’action Vivendi a augmenté de 34,8 %.
Ubisoft a été fondée par cinq frères de la famille Guillemot en 1986. Gameloft a été fondée par deux des cinq frères, Michel et Yves, en 1999. Originaires de Bretagne, ils ont fait fortune dans les années quatre-vingt en distribuant des jeux Atari.
Les résultats des deux éditeurs sont en déclin : le chiffre d’affaires d’Ubisoft était en baisse de 73 % au premier trimestre fiscal se terminant le 30 juin, les pertes de Gameloft s’élevaient à 16,6 millions d’euros au premier semestre contre 0,1 million un an auparavant. Pourtant, le cours de l’action Ubisoft a grimpé de 67 % depuis le début de l’année, et celui de Gameloft de 35 %.
L’entrée de Vivendi dans leur capital n’a pas été sollicitée. Ubisoft avait déjà réagi le 14 octobre à la prise de participation :
« Nous prenons acte de cette prise de participation non sollicitée. Nous rappelons la volonté du Groupe de rester indépendant, stratégie qui lui a permis, depuis sa création il y a 30 ans, de devenir le troisième éditeur mondial de jeux vidéo. »