Square: une valorisation divisée par deux lors de l’introduction en bourse

Le fournisseur de services de paiements et de terminaux de paiements pour smartphones et tablette Square, vient d’illustrer avec son introduction en Bourse (IPO) au New York Stock Exchange, les problèmes des start-up qualifiées de licornes.

Les licornes, ou unicorns en anglais, sont des entreprises non cotées dont la valorisation est estimée à plus d’un milliard de dollars. Certains pensent que ces sommes, qui concernent la plupart du temps des start-up technologiques, sont justifiées par leur potentiel. D’autres pensent qu’elles sont un des symptômes de la bulle technologique. Les fonds d’investissement spéculent sans retenue sur des valorisations privées dont les fondements n’ont pas reçu l’inspection critique d’une entreprise cotée, afin d’obtenir un profit rapide.

D’autant plus facilement que les plus en vue sont souvent protégés par une provision nommée ‘ratchet‘, qui stipule que si le prix de vente de d’une action lors de l’IPO n’atteint pas une valeur convenue, les investisseurs recevront des actions supplémentaires à hauteur de la différence avec la valeur convenue, calculée pour offrir une belle et rapide plus-value sans risque.

C’est ainsi que Square, la start-up dirigée par Jack Dorsey, a atteint une valorisation lors de ses deux derniers tours de financement de six milliards de dollars : en garantissant une plus-value de 20 % au minimum aux investisseurs lors de l’IPO.

Finalement, le prix d’introduction en Bourse des actions a été fixé à 9 $, contre les 11 à 13 $ espérés, et bien inférieur aux 15,46 $ qu’ont payés les derniers investisseurs. La valeur de marché de Square est donc de 2,9 milliards de dollars, soit deux fois moins que sa dernière valorisation privée. Les 8 % d’actions proposées en bourse ne lui rapporteront que 243 millions de dollars, moins les frais d’introduction.

Comme la provision ratchet s’applique pour les investisseurs du dernier tour, J.P. Morgan et Rizvi Traverse, ils recevront 93 millions de dollars d’actions nouvellement émises. Une très mauvaise affaire pour les employés et les investisseurs de la première heure, les victimes de la dilution.