L’acquisition d’EMC/VMware par Dell remise en cause par les actionnaires

Le 12 octobre 2015, Dell annonçait son intention de racheter EMC/VMware pour 67 milliards de dollars (59 milliards d’euros), la plus grande acquisition de l’histoire dans le domaine des technologies.

Les marchés ont montré leur scepticisme sur la transaction complexe et gigantesque, avec la baisse du cours des actions EMC, -9 %, et VMWare, -30 %, depuis l’annonce.

De gros actionnaires institutionnels de ces derniers exigeraient désormais trois conditions supplémentaires avant d’accepter l’offre de Dell, croit savoir Re/code :

  • VMware rachèterait pour 3 milliards de ses propres actions ;
  • L’abandon du placement de Virtustream, un fournisseur de services dans le nuage acquis par EMC en mai dernier, avec les services d’informatique dématérialisée de VMware, dans une entreprise jointe entre EMC et VMware ; la transaction aurait eu des répercussions très négatives sur le cours de l’action VMware ;
  • Plus de droits et une protection étendue pour l’action de suivi (tracking stock) dans la filiale VMWare.

L’acquisition pourrait aussi être remise en cause par l’Internal Revenue Service, le fisc américain, qui doit statuer sur l’action de suivi. Si l’IRS estime qu’avec cette action de suivi dans VMware, Dell donne une partie de son capital aux actionnaires, il n’y aura pas d’incidence fiscale. Si au contraire elle estime qu’il s’agit d’une distribution imposable de la filiale VMWare, la note pourrait s’alourdir de 9 milliards de dollars (8,5 milliards d’euros) pour Dell.

Il n’est pas dit que Dell et ses partenaires acceptent une renégociation des conditions de la transaction. Dans le cadre de l’accord, EMC avait 60 jours à partir de l’annonce de l’acquisition, pour trouver un autre acquéreur potentiel. Si aucun ne se profile, pourquoi Dell, Silver Lake et MSD Capital réviseraient-ils les termes de l’accord ?