Yahoo vient de publier ses résultats du quatrième trimestre 2015, et le cours de son action, qui a perdu 35 % en 2015, est en baisse de 1,6 %.
Le chiffre d’affaires hors TAC (hors coût d’acquisition de trafic) est en baisse en glissement annuel de 15,3 % à 1 milliard de dollars (0,9 milliard d’euros), un nouveau record pour l’entreprise, et un chiffre inférieur de 190 millions de dollars (174 millions d’euros) aux attentes des analystes.
L’EBITDA ajusté chute de 47 % à 215 millions de dollars (197 millions d’euros).
Le résultat net est une perte de 4,4 milliards de dollars (4,0 milliards d’euros), à cause d’une dépréciation des écarts d’acquisition de 4,5 milliards de dollars, dont 1,2 milliard de dollars pour des acquisitions conduites par Marissa Mayer, la CEO de Yahoo, depuis son arrivée en 2012.
Les revenus mobiles représentent 24 % du chiffre d’affaires, contre 23 % il y a un an.
Le chiffre d’affaires brut du moteur de recherche est en baisse de 7 %, alors que les coûts d’acquisition de trafic bondissent de 5 à 141 millions de dollars (de 4,6 à 129 millions d’euros) du fait de l’accord passé avec Mozilla pour devenir le moteur de recherche par défaut du navigateur Firefox.
Yahoo va supprimer 15 % de ses effectifs et fermer cinq bureaux : Buenos Aires, Dubai, Madrid, Mexico et Milan. L’entreprise va continuer « d’examiner ses options stratégiques« , i.e. chercher un acquéreur pour son cœur de métier.
Trois signes troublent :
– Le chiffre d’affaires ‘Mavens’ (mobile, vidéo, native, social) n’est guère, comme soupçonné depuis le début, qu’une reclassification avantageuse pour le management des revenus, et non une stratégie de croissance : si Yahoo est fière de l’augmentation du chiffre d’affaires Mavens de 45 % sur l’année, elle en prévoit une augmentation de seulement 8 % en 2016. Pendant ce temps, le chiffre d’affaires global de la publicité numérique devrait augmenter de 15 % ;
– De 2012 à 2015, le chiffre d’affaires de Google a augmenté de 49,5 %, alors que celui de Yahoo s’est contracté de 0,4 % ;
– Durant la conférence téléphonique, Mayer estime que les recherches sur appareils mobiles son différentes que sur les ordinateurs : le moteur de recherche y est moins important, et l’assistant personnel qui permet de faire les choses est son véritable remplaçant. Si c’est bien le cas, Yahoo devrait s’inquiéter au plus haut point, ayant un retard extraordinaire sur Siri d’Apple, Google Now, et Cortana de Microsoft.