Après trois mois de négociations, le rachat de Bouygues Telecom par Orange aurait échoué à cause de Niel et de Macron

Dans un entretien avec trois journalistes du Figaro, Martin Bouygues revient sur l’échec de la vente de Bouygues Telecom à Orange.

Il affirme que toutes les conditions du groupe Bouygues ont été annoncées dès le début : maintien des emplois et du statut des salariés de Bouygues Telecom, une place d’actionnaire qui a son mot à dire dans Orange, et un montant proche de celui de l’offre de Patrick Drahi (Numéricable – SFR) d’il y a un an, soit dix milliards d’euros.

Il salue le travail effectué par le PDG d’Orange, Stéphane Richard, et de ses équipes. Mais Bouygues mentionne le responsable de l’échec sans le nommer, Xaviel Niel, (Free Mobile) :

« Nous étions quatre à la table des négociations, mais nous n’étions que trois à vouloir aboutir. »

Et l’Agence des participations de l’État, qui reçoit les ordres d’Emmanuel Macron, a tout fait pour faire capoter le rachat en cantonnant Bouygues dans un rôle d’actionnaire minoritaire avec très peu de droit, tout en lui demandant de payer le prix d’une participation majoritaire.

Le refus d’une garantie sur l’exécution aurait rendu l’avenir de Bouygues Telecom incertain pendant presque deux ans, à la merci d’une décision défavorable de l’ARCEP ou de l’Autorité de la concurrence.

C’est le quatrième échec en deux ans d’un rachat de Bouygues Telecom. Martin Bouygues est optimiste pour l’avenir de la filiale télécoms dans un marché à quatre, estimant qu’elle avait été l’une des premières à avoir fait des efforts de rationalisation considérables.

L’échec est sanctionné aujourd’hui par la Bourse : le cours de l’action Orange perd 5 %, Iliad (maison mère de Free) 14 %, et Bouygues 16 %.