L’Autorité de la concurrence imposerait des conditions drastiques à toute alliance de Canal+ et BeIN Sports

Le quotidien Les Échos croit savoir que l’Autorité de la concurrence n’est pas prête à accepter la distribution exclusive des chaînes de BeIN Sports par Canal + en l’état.

La filiale de Vivendi serait prête à verser de 300 à 400 millions d’euros par an au groupe qatari pour une telle exclusivité. Elle estime qu’un tel accord la rendrait à nouveau incontournable pour les amateurs de sport, ce qui lui permettrait d’augmenter le nombre de ses abonnées, tout comme le revenu moyen par abonné.

En France, BeIN Sports offre dix chaînes disponibles en multi-écrans, qui couvrent notamment le football, le rugby, le basket-ball, le tennis, le cyclisme, le handball et la boxe.

L’Autorité de la concurrence ne serait pas prête à donner son aval sans concessions majeures de Canal +.

D’une part, parce que l’alliance des deux plus grands acheteurs de droits de diffusion d’événements sportifs risquerait d’affecter aussi bien les consommateurs que les organismes sportifs qui vendent les droits.

D’autre part, Canal + n’a plus le droit de distribuer d’autres chaînes premium depuis 2012, car le groupe n’avait pas respecté ses engagements de 2006 pour faire accepter la fusion de son bouquet CanalSat avec TPS. Une injonction qui expirera en juillet 2017.

Dans un premier temps, Canal + souhaitait obliger tout client de BeIN à s’abonner à Canal + ou CanalSat, un projet vite abandonné.

Le groupe Canal souhaite toujours maîtriser la relation client avec tout abonné de BeIN, ce qui serait inacceptable, notamment pour les opérateurs de télécommunication qui veulent continuer à proposer des offres groupées avec des contenus BeIN Sports directement à leurs clients.

L’Autorité de la concurrence, qui doit se prononcer dans les prochains jours, souhaiterait que Canal + accepte la vente en gros des contenus BeIN Sports à ses concurrents.