SAIP: le gouvernement fait l’impasse sur Windows Phone, le Web et l’acessibilité

Quelques jours avant le lancement de la phase finale de l’Euro 2016, le Ministère de l’intérieur vient de lancer une application mobile pour le système SAIP : système d’alerte et d’information des populations, dont objectif est d’alerter une population exposée, ou susceptible de l’être, aux conséquences d’un événement grave.

Elle complète ainsi le déploiement existant : des milliers de sirènes dans la France entière, et une signalétique urbaine.

L’utilisateur de l’application, disponible en français et en anglais, peut recevoir des notifications d’alertes concernant sa position, ainsi que jusqu’à huit zones géographiques différentes définies par des codes postaux, ce qui lui permet par exemple de se tenir au courant des lieux où se trouve généralement sa famille.

L’utilisateur peut relayer ces alertes.

L’application fournit également un certain nombre de recommandations à respecter en fonction de l’alerte et de la zone concernée.

L’application garantit le respect de la vie privée de ses utilisateurs : aucune remontée d’information et aucun enregistrement des positions géographiques des utilisateurs ne sont opérés, même en cas de géolocalisation.

L’application est disponible dès aujourd’hui pour iPhone et pour Android.

Malheureusement, le Ministère de l’intérieur a cru bon de faire l’impasse sur Windows Phone. Si ses utilisateurs sont minoritaires en France et en Europe, leur quantité n’en est pas pour autant négligeable. Ce qui est éventuellement acceptable pour une entreprise ne l’est pas nous semble-t-il pour une administration, et quand il est question d’argent, l’administration fiscale pense au Windows Phone.

Pire encore, aucun système Web n’est prévu, ce qui aurait permis aux possesseurs de Windows Phone, de Blackberry et d’autres systèmes, tout comme d’ailleurs les possesseurs d’iPhones et de smartphones Android, de se tenir informé sur leurs appareils mobiles sur un portail Web avec géolocalisation, sans application mobile.

Enfin, les responsables affirment que l’accessibilité est une priorité. C’est probablement pourquoi ils montrent l’exemple en ne l’implémentant pas dans la version actuelle de l’application.

On espère donc que le Ministère aura à cœur de faire évoluer au plus vite son application mobile vers un public plus large, et de tirer parti de l’universalité du Web.