Apple doit cesser de vendre les iPhone 6 et 6 Plus à Pékin

L’autorité pékinoise en charge de la propriété intellectuelle a ordonné à Apple de cesser la vente de deux modèles de smartphones : les iPhone 6 et iPhone 6 Plus. Leur design serait trop similaire au design du modèle 100C de Shenzen Baili.

A priori, la nouvelle ne devrait pas affecter beaucoup les ventes d’Apple, dans la mesure où c’est un modèle ancien, dont la production devrait d’ailleurs bientôt cesser, et qu’elle ne concerne que Pékin.

Et si l’entreprise le souhaite, elle peut faire traîner la décision jusqu’à la sortie de l’iPhone 7 cet automne, en faisant appel devant la Haute cour, puis devant la Cour suprême.

En revanche, l’affaire pourrait marquer un précédent en Chine, et rendre ce type d’affaire plus courant contre de futurs modèles d’iPhone.

La Chine est le second marché d’Apple derrière les États-Unis, et la plupart de ses produits y sont fabriqués. Même si les ventes ont baissé de 26 % au premier trimestre dans la Grande Chine (Chine, Taiwan, Hong-Kong), c’est toujours un marché clé pour relancer la croissance d’Apple.

Le dernier marché à potentiel pour les smartphones, l’Inde, semble être une cause perdue pour Apple, car l’iPhone est bien trop cher pour percer, et les autorités lui ont refusé le droit de vendre des smartphones d’occasion.

L’affaire est un peu ironique, dans la mesure où Apple a poursuivi Samsung pour un motif similaire, un procès qui a récemment connu son dernier rebondissement : la Cour suprême des États-Unis a accepté d’entendre l’appel de Samsung.

Pour notre part, il nous semble toujours que la forme d’un smartphone à écran tactile est largement dictée par des impératifs physiques et de production, et que la place laissée au talent de ses designers est très limitée.

Ce jugement n’est que le dernier d’une longue série de revers pour Apple.

En mai, Apple perdait l’usage exclusif de la marque iPhone en Chine.

En avril, Apple avait déjà dû fermer son service de vente de livres et de films, car il enfreignait les régulations chinoises sur l’édition de livres et de films étrangers.

En 2013, les garanties des produits Apple, et la qualité de son service après-vente avaient été jugées inacceptables, et Tim Cook, son PDG, s’en était publiquement excusé.

La Chine utilise ses nouvelles lois antitrust pour imposer ses conditions aux entreprises étrangères. Comme à Qualcomm, qui fournit plus de la moitié des processeurs d’iPhone, qui a dû payer une amende importante et accepter de vendre des licences à des fondeurs chinois à prix réduits.