Le conglomérat japonais SoftBank va racheter l’anglais ARM Holdings pour 17 livres par action, une prime de 43 % sur le cours de clôture de la semaine dernière. Au total, le montant de la transaction s’élève à 24,3 milliards de livres (29,2 milliards d’euros).
Soit 24,4 fois le chiffre d’affaires 2015, et 70 fois le résultat net: un prix élevé qui pourrait être justifié par les marges élevées et la régularité de la création de liquidités.
Il s’agit de la plus grosse acquisition d’une entreprise anglaise par un acheteur asiatique à ce jour.
ARM Holdings est un concepteur de puces électroniques qui a trouvé une seconde jeunesse avec la conception des microprocesseurs et des processeurs graphiques utilisés dans la plupart des téléphones mobiles. ARM est une entreprise de propriété intellectuelle pure : elle ne produit aucune puce, mais vend des licences de brevets et des conceptions à ses partenaires, comme Apple ou Samsung.
L’entreprise a profité pleinement du boom des smartphones mais ce dernier est terminé. Elle devra donc réussir sur le marché des processeurs pour serveurs, pour l’automobile ou pour les équipements de réseau afin de poursuivre sa forte croissance.
Les clients étrangers d’ARM, notamment les clients chinois, pourraient voir d’un mauvais œil la perte de son indépendance.
ARM emploie environ 4 000 personnes dans le monde. D’après Philipp Hammond, le nouveau Chancelier de l’Échiquier (ministre des finances), SoftBank se serait engagé à doubler le nombre d’emplois d’ARM au Royaume-Uni d’ici cinq ans.
SoftBank est un conglomérat technologique avec de nombreuses participations dans les opérateurs mobiles (Sprint, Vodafone Japan) et les entreprises Internet (Yahoo Japan, Alibaba).
Récemment, Softbank a vendu sa participation dans l’éditeur de jeux mobiles Supercell pour 8,6 milliards de dollars.
SoftBank est très endettée : 96 milliards d’euros de dettes pour 21 milliards en liquidités et titres négociables.
Même si Simon Segars, le PDG d’ARM le réfute, SoftBank a profité de la chute spectaculaire de la livre après le Brexit: les premières négociations, très rapides, ont lieu après le Brexit.
Le siège social d’ARM restera à Cambridge et la filiale devrait conserver son indépendance.