Walmart rachète Jet.com pour mieux concurrencer Amazon

Mise à jour 9 août 2016: Le rachat est officiellement confirmé pour 3 milliards de dollars en liquide, et 300 millions de dollars en actions.

 

D’après de multiples sources non officielles et anonymes, qui ne sont pas autorisées à en discuter publiquement, Walmart, le numéro un de la distribution dans le monde, serait en train de finaliser un accord d’acquisition avec Jet.com pour près de 3 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros). Ce qui serait la plus grosse acquisition d’une entreprise de commerce en ligne à ce jour.

Marc Lore, le fondateur de la start-up de commerce en ligne, dirigerait la division commerce en ligne de Walmart pour les années à venir. Avant Jet, il avait lancé, puis vendu Quidsi (diapers.com, beauty.com et soap.com) à Amazon en 2011 pour 500 millions de dollars.

Jet.com, créée en 2015, aide les clients à optimiser leurs achats en ajoutant des articles pour profiter de réductions de frais de livraisons ou de promotions, et en choisissant la carte de paiement qui réduira au maximum les frais de transaction. Jet se positionne sur le prix quand Amazon se positionne sur la facilité du shopping.

Si les ventes en ligne de Walmart ne représentent que 14 % de celles d’Amazon, son chiffre d’affaires est quatre fois plus élevé. Son réseau de distribution et ses nombreux magasins lui permettraient potentiellement de livrer les commandes en ligne pour un coût inférieur à Amazon.

L’entreprise propose déjà un service de livraison gratuite pour 49 $ par an, contre 99 $ pour Amazon Prime, un service toutefois plus complet (bibliothèque de musique et de films en libre accès, etc.)

Inversement, Amazon empiète de plus en plus sur les terrains de prédilection des distributeurs classiques : Amazon a commencé à vendre des livres, puis s’est attaquée à l’électronique, les produits domestiques, les habits et même les produits frais dans certaines villes.

Jet, qui a déjà levé plus de 800 millions de dollars (plus de 720 millions d’euros), était en train de préparer un nouveau tour de financement quand Walmart l’aurait contactée.

Les critiques ne manqueront pas de mentionner que le modèle d’affaires de Jet.com n’a toujours pas été éprouvé. La start-up n’a jamais gagné un sou, ne prévoit pas d’en gagner avant 2020 au plus tôt, et dépense des centaines de millions en publicité chaque année.

Dès sa création, Jet s’est présentée comme un adversaire d’Amazon. Elle n’a toutefois aucunement réussi à attirer en masse les clients d’Amazon. Certains se demandent si Jet est bien la start-up de commerce en ligne dont Walmart a besoin pour inverser la tendance de baisse des ventes en ligne lors des cinq derniers trimestres.

Toutefois, Walmart pourrait s’intéresser plus aux technologies développées par Jet.com, et notamment la sélection d’un partenaire de vente en temps réel pour acheminer une commande au meilleur prix, que de la taille des ventes en ligne générées.