Infrastructure en tant que service: Oracle aurait rattrapé Amazon

IaaS

Oracle a lancé Elastic Compute Cloud, son service d’infrastructure en tant que service (IaaS), il y a un an lors de l’OpenWorld 2015. Soit neuf ans après le service concurrent d’Amazon, EC2.

Lors de la dernière publication du quadrant magique de Gartner pour l’IaaS, publié le 3 août 2016, et qui est dominé par Amazon Web Services (AWS) et Microsoft Azure, Oracle n’apparaît même pas.

Lors de la conférence OpenWorld 2016 d’Oracle, qui se tient du 18 au 22 septembre 2016 à San Francisco, Larry Ellison, son cofondateur, directeur technique et ancien PDG, vient de présenter la deuxième génération de son offre en infrastructure (IaaS) pour le nuage informatique.

Jamais avare de déclarations fracassantes, Ellison n’hésite pas à annoncer qu’avec Generation 2, Amazon a perdu son avance. Generation 2 offrirait des connexions plus rapides, et des services moins chers.

Connexions

Oracle construit agressivement de nouveaux centres de traitement de données dans le monde. Comme ses concurrents, chaque région est composée de plusieurs domaines de disponibilité (availability domains) séparés, en l’occurrence 3 pour Oracle.

À l’intérieur de chaque domaine de disponibilité, Ellison promet des performances d’au moins 10 gigabits par seconde et de moins de 100 millisecondes de latence. Et les communications d’un domaine à un autre d’une même région auraient une bande passante de 1 térabit par seconde, avec une latence inférieure à 5 millisecondes.

Entre régions, les communications bénéficieront d’une bande passante de 100 gigabits par seconde, et d’une latence inférieure à 100 millisecondes.

Services

La stratégie d’Oracle sur le segment de l’IaaS est claire : offrir des performances supérieures à un coût moindre qu’AWS.

Ellison prend l’exemple du haut de gamme, en comparant l’instance i2 8X Large d’AWS à l’instance Dense IO Shape d’Oracle Cloud.

Dense IO Shape offre 36 cœurs de processeurs, 512 gigaoctets de mémoire vive, et 28,8 téraoctets de stockage SSD pour 5,40 $ par heure. L’instance d’Amazon, qui coûte 20 % de plus, n’offrirait que 16 cœurs, 244 gigaoctets de mémoire vive, et 6,4 téraoctets de stockage SSD d’une vitesse (IOPS) 11,5 fois moindre.

PaaS

Concernant les services de plateforme en tant que service (PaaS), Ellison annonce Cloud@Customer : un service géré par Oracle et payé par abonnement, qui consiste à offrir aux clients exactement les mêmes matériels et logiciels que ceux du nuage informatique d’Oracle, mais installés chez le client, derrière ses pare-feux, et directement à son réseau, pour une vitesse maximale.

Il s’agit donc d’une offre de cloud hybride, pour se différencier d’AWS qui n’offre que des services de cloud public.

D’après Ellison, en 2016, Oracle va vendre plus de SaaS (logiciel en tant que service) et de PaaS que toute autre compagnie, avec un chiffre d’affaires supérieur à 2 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros). La croissance au dernier trimestre sur ces segments, de 82 % (bizarrement, 5 % de plus que d’après la publication des résultats trimestriels), serait supérieure à celle de tout autre fournisseur.

Pour le premier trimestre de son exercice fiscal 2017, Oracle a annoncé un chiffre d’affaires en hausse en glissement annuel de 2 % à 8,6 milliards de dollars, et un bénéfice net de 1,8 milliard de dollars, en hausse de 5 % (respectivement 7,7 et 1,6 milliards d’euros). Deux métriques inférieures aux attentes des analystes financiers.