Snap Inc, la machine à perdre de l’argent, prépare son introduction en Bourse

Snap Inc, la start-up qui s’est fait connaître avec sa messagerie éphémère, vient de rendre public l’envoi du formulaire S-1 à la Securities and Exchange Commission (SEC), première étape d’une introduction en Bourse. Le formulaire avait été envoyé de manière confidentielle en décembre 2016.

Snap souhaite y lever au moins 3 milliards de dollars, sur la base d’une valorisation de 25 milliards (respectivement 2,8 et 23,2 milliards d’euros).

Le formulaire confirme ce qu’on supposait : Snap Inc est une véritable machine à perdre de l’argent, s’achetant du chiffre d’affaires à prix d’or.

En 2015, elle perdait 373 millions de dollars, et en 2016 515 millions.

La start-up a certes multiplié son chiffre d’affaires par presque 7 entre les deux, mais chaque dollar de chiffre d’affaires lui coûte toujours plus d’un dollar de perte au dernier trimestre.

(C) Le Diligent

Snap est entièrement dépendante de la publicité, qui compte pour 96 % de son chiffre d’affaires, une proportion encore supérieure à celle de Google, de Facebook ou de Twitter.

La start-up prend bien soin de se différencier de Twitter, en affirmant tout miser sur le nombre d’utilisateurs journaliers, 158 millions, une métrique que Twitter ne publie pas.

Avec les fonds levés, Snap veut développer sa gamme Spectacles de lunettes enregistreuses, lancées aux États-Unis en septembre dernier. Contrairement aux Google Glass, elles ont connu un fort succès d’estime, mais malgré un prix élevé, 130 dollars la paire de lunettes, elles ne rapportent pas.

C’est du reste lors de ce lancement que l’entreprise changeait de nom, troquant le nom de sa messagerie éphémère, SnapChat, pour Snap, et commençait à se présenter comme ‘entreprise de caméra’.

Une autre difficulté à laquelle la start-up doit faire face : Facebook, qui n’hésite pas à copier sans vergogne ses services, dans Facebook ou dans Instagram.

Au final, les enthousiastes vanteront la forte croissance des revenus publicitaires et l’indépendance des deux fondateurs, Evan Spiegel et Bobby Murphy, qui détiennent 89 % des droits de vote. Les sceptiques mettront en avant le manque de contrôle des futurs actionnaires, et la machine à perte qu’est Snap Inc.