Les développeurs ne doivent pas exploiter Facebook ou Instagram pour des outils de surveillance

Facebook vient de mettre à jour la politique de la plate-forme Facebook, ainsi que la politique de la plate-forme Instagram.

L’entreprise veut ainsi plus clairement expliquer aux développeurs qu’il est interdit d’exploiter ces plateformes afin de développer des outils dont la finalité est la surveillance des membres.

Ces changements font suite à la pression d’organisations non gouvernementales, surtout américaines, comme l’American Civil Liberties Union (ACLU), Color of Change ou le Center for Media Justice.

En octobre 2016, l’ACLU avait ainsi montré que Geofeedia, un développeur de solutions de surveillance des médias sociaux, qui vendait ses outils aux forces de l’ordre comme moyen de surveiller les activistes et les manifestants, notamment ceux de couleur, exploitait les données de Facebook, de Twitter et d’Instagram.

Twitter avait alors immédiatement réagi en supprimant l’accès à sa plateforme de Geofeedia, Snaptrends et Media Sonar.

Il aura fallu plusieurs mois en plus pour que Facebook réagisse, et la divulgation vendredi dernier d’un rapport largement censuré de l’inspecteur général de l’U.S. Department of Homeland Security (DHS), révélant que les services d’immigrations avaient testé en décembre 2015 un système automatisé de vérification sur les réseaux sociaux d’infractions éventuelles.

Ces tests ont repris en avril et en août 2016.

Leur conclusion fut qu’on ne pouvait faire confiance à la vérification automatisée du système, et qu’il était difficile d’être sûr de la concordance entre la personne examinée et les comptes sur les réseaux sociaux. Le DHS devait donc faire appel à des éditeurs de solutions tierces pour améliorer le système, et estimait le budget nécessaire à 300 millions de dollars.

Sous Obama, le gouvernement américain avait hésité à demander aux gens de bien vouloir fournir volontairement leurs profils sur les réseaux sociaux. Le nouveau patron du DHS souhaiterait même que cela devienne obligatoire.

Quoi qu’il en soit, les modifications des pôlitiques de plates-formes ne touchent pas la capacité du gouvernement américain d’extirper quelque information que ce soit de Facebook ou Instagram, ni le minage de ces informations par Facebook à des fins publicitaires.