Première défaite judiciaire majeure d’Uber contre Waymo

Waymo, une jeune filiale d’Alphabet rassemblant les efforts poursuivis jusqu’alors par Google dans le domaine des véhicules autonomes, a poursuivi en justice Otto et Uber en février.

Elle les accuse de vol de secret industriel, de concurrence déloyale et violation de brevets.

Un ancien employé de Google, Anthony Levandowski, serait parti en dérobant plus de 14 000 fichiers à Google, notamment sur son Lidar. Il a ensuite fondé Otto, une start-up de camions autonomes, rapidement acquise par Uber en août 2016.

Il dirigeait les efforts d’Uber dans ce domaine jusqu’à il y a deux semaines, où il s’est désisté de ses responsabilités durant la poursuite.

Pour se défendre, Uber souhaitait imposer l’arbitrage privé à WayMo, en se fondant sur le fait que le contrat de tous les employés de Waymo les oblige à passer par l’arbitrage privé en cas de litige. Un des avantages de l’arbitrage pour Uber est que le processus n’est pas public, contrairement à un procès.

Toutefois, William Alsup, un juge bien connu dans le monde de la technologie, a refusé cette option à Uber. Car comme cette dernière fait mine de l’oublier, ces poursuites ne visent pas Levandowski, l’ancien employé, mais Otto et Uber, deux entreprises avec lesquelles Waymo n’a pas d’accord d’arbitrage.

Alsup a donc décidé d’autoriser Waymo à présenter ses griefs lors d’un procès, et d’accepter, partiellement, une injonction forçant Uber à arrêter ses activités dans le domaine des véhicules autonomes.

Le détail de la décision du juge est sous scellés, jusqu’à ce que les deux entreprises aient indiqué quelles informations confidentielles étaient à censurer.

Pire encore, le juge a référé l’affaire à l’avocat des États-Unis, qui pourra décider s’il veut lancer une enquête criminelle sur le vol de secrets industriels.

Dans ce cas, Uber serait attaquée tant sur le plan civil que sur le plan pénal.