Le casse du siècle: Google échappe à un redressement fiscal de plus de 1,1 milliard d’euros

La France vient encore une fois d’illustrer son incapacité crasse à défendre les intérêts de ses habitants.

Depuis des années, comme bien d’autres multinationales, Google use et abuse des trous dans les législations françaises, européennes et internationales, ainsi que des quasi-paradis fiscaux européens que sont l’Irlande, les Pays-Bas et le Luxembourg, pour échapper à l’imposition légitime de ses profits.

En Italie, les autorités fiscales ont réclamé et récupéré plus de 300 millions d’euros pour un redressement fiscal de 2008 à 2013.

Au Royaume-Uni, où Google compte tant d’amis haut placés, les autorités fiscales ont quand même réussi à récupérer 130 millions de livres pour dix années d’arriérés d’impôts, un montant vivement critiqué là-bas comme « ridiculement minime ».

Même Google n’y croyait pas, et passait une provision dès 2014 dont le montant servirait à payer un redressement judiciaire en France.

La justice vient de trancher : le redressement fiscal de Google est annulé par le tribunal administratif de Paris. Comme on le craignait depuis l’avis du rapporteur administratif de Paris début juin.

Le tribunal, contrairement à ses homologues européens dans des cas strictement similaires, a ainsi jugé que Google, dont plusieurs centaines d’employés en France démarchent les entreprises, n’avait pas d’établissement stable en France.

Ainsi, Google va pouvoir continuer à complètement sous estimer son activité en France et payer un montant d’impôt sur le revenu ridicule de quelques millions, quand la plus grande partie de son chiffre d’affaires et de son bénéfice va transiter par des pays sans imposition, ou avec un taux d’imposition ridiculement bas.

On se souviendra avec tristesse de tout le tintouin organisé par Sarkozy, ancien avocat, et les autres politiciens français pour partir à la chasse des citoyens fraudant le fisc, et pour placer des pays souverains comme la Suisse ou la Principauté du Liechtenstein, sur une liste noire.

Tout en refusant de s’intéresser à la fraude fiscale des entreprises, en particulier les multinationales, dont le montant est sans commune mesure avec celle des particuliers ; en refusant de légiférer pour supprimer tous les trous des lois sur la fiscalité, et tout en refusant de sévir contre les vrais paradis fiscaux, qui sont bien en Europe, dans l’Union européenne.