Qualcomm a publié ses résultats financiers pour le troisième trimestre de son exercice 2017, se terminant le 25 juin 2017.
En glissement annuel, le chiffre d’affaires recule de 11 % à 5,4 milliards de dollars, et le résultat net est en baisse de 40 % à 0,866 milliard de dollars (respectivement 4,6 et 0,744 milliards d’euros).
Ces mauvais résultats s’expliquent par des paiements de 797 millions d’euros à la Korea Free Trade Commission, l’organismes antitrust de la Corée du Sud, et de 808 millions à Blackberry dans le cadre d’une dispute sur les redevances de brevets.
Certains clients chinois n’ont pas payé les redevances dues.
Les investisseurs sanctionnent ces résultats par la baisse de 4,95 % du cours de l’action.
La situation ne va pas s’améliorer, à cause de la dispute qui l’oppose à son plus grand client: Apple. Apple, ainsi que la Federal Trade Commission (FTC) accusent Qualcomm d’abus de position dominante, alors que Qualcomm accuse Apple d’enfreindre avec l’iPhone ses brevets.
Foxconn, Wistron, Compal et Pegatron, Quatre des ODM assemblant l’iPhone et d’autres produits Apple, ont déposé plainte mardi contrer Qualcomm, devant la Cour fédérale de district pour le district sud de la Californie, pour abus de position dominante.
Cette action en justice est une contre-attaque, Qualcomm les ayant poursuivi en justice en mai, cherchant à les forcer à payer des redevances de brevets, alors qu’Apple leur a intimé de ne plus les payer.
Qualcomm cherche à faire interdire l’importation de l’iPhone et de l’iPad aux États-Unis auprès de l’US ITC.
Un groupe d’entreprises de haute technologie, dont Amazon, Facebook, Google et Microsoft ont publié une lettre de soutien à Apple, recommandant à l’US ITC de ne pas accorder l’interdiction d’importation, car une telle interdiction permettrait à Qualcomm d’abuser encore plus de sa position dominante pour forcer des concession d’Apple. Ce qui aurait des conséquences néfastes pour le consommateur, notamment une augmentation du prix de l’iPhone.
Lors de la conférence téléphonique pour les résultats trimestriels, Steve Mollenkampf, le CEO de Qualcomm, a réitéré que la direction de Qualcomm est sûre de son bon droit dans la dispute, et qu’elle prendra les mesures juridiques qui s’imposent pour défendre ses intérêts.
L’agressivité de Qualcomm envers ses clients les plus importants, le refus de changer son modèle d’affaires alors que l’entreprise aligne les défaites contre les agences antitrust dans le monde, semblent particulièrement dangereux pour le numéro un des puces mobiles: maximiser le bénéfice par client n’a d’intérêt que si l’on a encore des clients.