Toshiba Memory Corp est vendue au consortium mené par Bain Capital

C’est un feuilleton qui dure depuis janvier 2017 qui se termine, avec la signature d’un accord de vente de Toshiba Memory Corp, confie Toshiba dans un communiqué de presse.

Alors que Toshiba a un besoin urgent de liquidités pour compenser les énormes pertes causées par Westinghouse Electric Co, sa filiale nucléaire aux États-Unis et pour éviter la radiation de la Bourse de Tokyo, son partenaire dans les composants, Western Digital, n’a eu de cesse de faire capoter la vente, et de tenter de l’acquérir lui-même.

Western Digital estime avoir un droit de véto sur la vente de Toshiba Memory du fait des trois entreprises communes entre sa filiale Sandisk et Toshiba. Ce que Toshiba conteste.

L’acquéreur choisi par Toshiba est le consortium nommé KK Pangea, mené par Bain Capital Private Equity, avec des acteurs de premier plan de la technologie comme Apple, Dell Technologies Capital, Hoya, Kingston Technology, Seagate Technology, SK Hynix et… Toshiba.

Toshiba sera l’un des plus gros investisseurs, et avec la part de Hoya, l’entreprise restera sous contrôle japonais. Les investisseurs américains n’achèteront aucune action commune ni droit de vote. Hynix n’augmentera pas sa participation à plus de 15 % pendant 10 ans, et n’aura pas accès aux technologies du consortium.

Le prix de vente est fixé à 2 trillions de yens, soit 15,1 milliards d’euros.

Comme Western Digital conteste toujours la vente, une clause de l’accord stipule que son montant sera réduit d’autant si Toshiba n’y apporte pas les actions de ses trois entreprises communes avec Western Digital : Flash Partners Ltd, Flash Alliance Ltd et Flash Forward Ltd.

Innovation Network Corporation of Japan (INCJ), un fonds souverain japonais, ainsi que Development Bank of Japan, pourraient investir plus tard dans le consortium, si certaines conditions, non énumérés, sont remplies.

Toshiba avait décidé de vendre sa filiale à un consortium mené par INCJ en juin 2017, avant que ce dernier ne se retire après les menaces de Western Digital.

Quelques jours après, c’est Toshiba qui attaquait Western Digital en justice pour ingérence dans la vente.

Mi-septembre, on apprenait que Toshiba vendrait finalement à un consortium mené par Western Digital, mais en définitive, les deux n’auraient pas réussi à s’entendre.

Avec cet investissement, Bain parie que le prix des mémoires vives et des mémoires flash de stockage va continuer de Monter. La prise de participation des entreprises américaines leur permet de s’assurer un certain approvisionnement, sur un secteur avec très peu d’acteurs du fait des coûts prohibitifs des usines de production.