Un coussin pour le CEO. Photo: AP

Audition devant le Sénat: la langue de bois de Zuckerberg satisfait les investisseurs

L’entrainement de Mark Zuckerberg ces derniers jours, afin de se préparer à son audition devant les sénateurs des Etats-Unis, a payé.

Les investisseurs semblent satisfaits de la prestation du CEO de Facebook, avec le cours de son action en hausse de 4,5 %. Une hausse sans doute également due à l’ambiance actuelle, avec l’indice Nasdaq Composite en hausse de 2 % durant la même période.

Le cours de l’action est toutefois encore en baisse de 11 % depuis le début de l’affaire Cambridge Analytica.

Zuckerberg a démontré sa maîtrise de la langue de bois durant une audition sans direction. Alors qu’elle était censée n’aborder que Cambridge Analytica, elle s’est éparpillée, avec des questions sur les fausses nouvelles, la coopération avec Robert Mueller, la Russie, etc.

On retiendra les points suivants :

– Zuckerberg refuse de s’engager sur la possibilité que par défaut, tout utilisateur du réseau social refuse que ses données personnelles soient collectées ou partagées. Actuellement, les utilisateurs doivent manuellement choisir de bloquer ce type de partage.

« Je pense que c’est le bon principe », répond évasivement Zuckerberg.

Une réponse d’ailleurs recyclée à maintes reprises pour la salve de questions sur le type de législation que Facebook pourrait supporter afin d’améliorer la vie privée des américains dans leur usage de plateformes sociales.

– Concernant le droit des enfants, il répond : « Cela mérite plus de discussions. »

– Quand un sénateur lui demande si les Etats-Unis devraient adopter des régulations protectrices comme celles de l’Europe, il répond : « tout le monde mérite une bonne protection de la vie privée. », là encore sans le moindre engagement.

– A la question pourquoi les législateurs et le peuple américain devraient faire confiance à Facebook pour s’autoréguler, il répond : « Je m’engage à faire ce qui doit être fait. »

Cinq heures plus tard, le débat n’a pas avancé, les sénateurs ne semblant pas enclins à légiférer devant une entreprise pleine de bonnes intentions, sans engagement.