France Télévisions, M6 et TF1 lancent une plateforme commune OTT

Les Groupes France Télévision, M6 et TF1 ont fièrement lancé vendredi dernier leur plateforme OTT commune, nommée SALTO.

Une plateforme OTT est un service par contournement : c’est une offre télévisuelle hors fournisseur d’accès à Internet. Comme Netflix.

La plateforme permettra de regarder la télévision, en direct comme en différé, donnera des accès à des avant-premières et des services enrichis.

Une société autonome, détenue à parts égales par les trois groupes, sera créée pour opérer cette plateforme, à l’issue de l’examen par les autorités compétentes.

Plusieurs abonnements payants pas encore déterminés seront proposés – il n’y aura pas d’accès gratuit.

Pour deux à trois euros, on aura accès à la plateforme, pour un peu plus, la publicité sera limitée, et pour huit euros, un catalogue de contenus sera offert en plus des offres de rattrapage.

La plateforme aurait pour vocation d’accueillir toutes les télévisions de la TNT.

On peut se demander, si le téléspectateur, qui paie déjà plusieurs centaines d’euros pour la redevance, paie souvent un abonnement avec sa box, et est soumis à de longues pauses publicitaires, acceptera de payer en plus pour avoir le privilège de regarder la télévision sur le web.

L’offre semble vraiment médiocre comparée à Netflix, et l’on peut se demander en quoi elle ralentira la décroissance continuelle de la télévision.

Salto n’est pas à l’abri de la concurrence, même nationale : Canal + a développé MyCanal et Molotov offre déjà un accès gratuit à la télévision par Internet, avec une application remarquable par son ergonomie.

On pourra regretter le mélange des genres : public et privé.

Pour une plateforme qui a vocation à participer activement au rayonnement de la création française et européenne, on peut se demander pourquoi le site est hébergé chez l’américain Amazon Web Services. D’autant plus que Amazon est un concurrent direct avec sa plateforme OTT Prime Video.

On peut se demander si la plateforme elle-même tournera sur le nuage AWS, ce qui semble étrange pour une entreprise financée au tiers par le service public.