Amazon choisit New York City et Arlington pour ses deux nouveaux sièges sociaux

[Mise à jour : annonce officielle d’Amazon]

Cela fait plus d’un an qu’Amazon se fait courtiser par toutes les villes des États-Unis pour ce qui devait être l’ouverture d’un nouveau siège social, en plus de celui de Seattle.

À la clé, jusqu’à 5 milliards de dollars d’investissements et jusqu’à 50 000 créations d’emplois.

Amazon n’a pas manqué de transformer l’opportunité en une compétition entre 238 collectivités locales américaines, avec des négociations secrètes tenant en haleine le grand public, et pour but d’obtenir le maximum d’avantages fiscaux, immobiliers et autres.

Cette période, que les médias américains n’hésitent pas à comparer à une saison de The Bachelor, se serait terminée : Amazon vient d’annoncer officiellement avoir choisi non pas une mais deux villes : New York City, et Arlington en Virginie.

À New York, Amazon fera face à son rival Google, qui ambitionne de doubler son effectif local à 7 000 employés dans les dix prochaines années.

Amazon va se placer dans le quartier Long Island City, et recevra des avantages basés sur les performances pouvant atteindre 1,525 milliard de dollars.

Pour le maire Bill de Blasio, il s’agit du plus grand accord économique de développement de toute l’histoire de la ville.

Le choix d’Arlington, une ville proche du Pentagone, ne surprend pas entièrement. Le CEO d’Amazon, Jeff Bezos, y est propriétaire d’une maison, et la ville est à moins de 5 km de Washington D.C. Bezos est également propriétaire du quotidien Washington Post. Amazon va s’implanter dans le quartier National Landing.

Amazon va recevoir 573 millions de dollars d’avantages basés sur les performances, plus 23 millions de dollars en numéraire sur 15 ans. Ses employés et la communauté bénéficieront d’un investissement public de 195 millions de dollars dans les infrastructures avoisinantes, en particulier l’amélioration de 2 stations de métro,, la création d’un pont entre National Landing et l’aéroport Reagan National Airport. Arlington va également dépenser 28 millions de dollars dans les infrastructures et l’espace ouvert de National Landing.

Enfin, Amazon va ouvrir un centre d’excellence à Nashville, Tennessee. L’entreprise va créer 5 000 emplois et recevoir 102 millions d’aides.

Tout n’est pas rose cependant. Certains accusent Amazon, en optant pour deux villes au lieu d’une, d’avoir faussé les cartes du jeu en pleine partie.

À Seattle, dont il est le premier employeur, on a reproché à Amazon d’avoir fait grimper le prix des maisons, d’avoir créé des embouteillages permanents, et d’avoir augmenté la population de sans-abri.

Il faudra qu’Amazon tienne parole. Car souvent les municipalités, comme en France d’ailleurs*, n’imposent aucune condition à leurs très grandes largesses.

C’est ainsi que le taïwanais Foxconn, après avoir reçu des milliards de dollars d’avantages fiscaux et autres dans le Wisconsin pour y construire une usine, a finalement drastiquement réduit l’envergure de son projet, avec bien moins de postes de travail que présentés initialement. Les citoyens tiennent leurs politiciens pour responsables, en particulier le Gouverneur Scott Walker.

 

 

* On se souviendra de toutes les largesses des aides publiques françaises dont avait bénéficié Hewlett Packard, avant de mettre la clé sous la porte.