Texture

Le nouveau service payant d’information d’Apple aurait du mal à rallier les maisons d’édition

Le 25 mars 2019, Apple va tenir une conférence de presse, durant laquelle elle devrait présenter son nouveau service payant d’information, une sorte de Netflix de la presse et des magazines, avec un abonnement à 10 dollars par mois – sans doute 10 euros par mois en Europe.

Le nouveau service d’Apple, qui débuterait au printemps, s’appuie sur une évolution de Texture, une application rachetée aux géants américains de la presse (Condé Nast, Hearst, Meredith). Texture présentait à ses abonnés une version numérique strictement identique à la version papier des magazines.

Apple aurait repensé l’expérience, la rendant plus dynamique.

Comme Apple offre déjà Apple News, un service d’actualité, le nouveau service pourrait être commercialisé comme une version prémium d’Apple News.

Le service donnerait à l’abonné un accès illimité à l’ensemble des contenus proposés.

Apparemment, Apple voudrait garder 50 % des revenus, et les maisons d’édition, qui fournissent le contenu, se partageraient l’autre moitié, en fonction du temps de lecture.

En plus, Apple conserverait le contrôle de la clientèle et ne fournirait aucune donnée aux éditeurs, comme le courriel ou le numéro de carte de crédit, ce qui exclut d’exploiter le service comme une source de nouveaux abonnés.

Une offre qui semble bien gourmande, et qui d’après Ad Age comme The Wall Street Journal, serait très mal perçue par les maisons d’édition, qui lui reprocheraient son avidité.

À plus forte raison à cause des difficultés de ces dernières. Tous les grands groupes américains de presse et magazine ont diminué leurs effectifs en 2018. Les sites de contenus sont également touchés, BuzzFeed, Vice et Verizon Media ayant supprimé 2 000 postes le mois dernier.

Les maisons d’éditions cherchent des moyens d’atteindre de nouveaux publics, pas de partager les revenus de leurs clients.

Le New York Times et le Washington Post auraient déjà refusé de participer, mais les négociations seraient toujours en cours.

Alors que les ventes d’iPhones plafonnent, l’entreprise californienne présente depuis un an sa division Services, qui regroupe notamment tous ses magasins virtuels de logiciels, de musique et de films, comme son meilleur espoir de croissance.

Apple est déjà l’entreprise qui prend la plus forte commission sur les ventes de ses magasins virtuels : 30 %. Si cette activité de distribution est sans doute la plus rentable de toutes les activités de l’entreprise, elle commence à se heurter à de la résistance. Certaines entreprises, et non des moindres, comme Netflix, ont fini par opter pour une application gratuite, et des abonnements payants séparés, afin de ne pas avoir à partager avec Apple.

Ce qui théoriquement, d’après les conditions d’utilisation de l’App Store, est impossible, mais qu’Apple laisse faire.

Certains éditeurs de jeux comme Epic, quittent carrément l’App Store d’Apple et le Play Store de Google, pour ouvrir leurs propres magasins.

Dans ces conditions, il est surprenant qu’Apple décide de soutirer encore plus d’argent à la presse. Sans doute un pari sur la fragilité de ce secteur économique.