Le Département de la Justice des États-Unis ouvre une enquête antitrust contre les grandes entreprises de technologie

Le Département de la Justice des États-Unis (DOJ) a annoncé hier que sa division antitrust ouvre une enquête pour déterminer si et comment les plateformes en ligne dominantes ont obtenu un pouvoir sur le marché, et si elles abusent de pratiques qui amenuisent la concurrence, étouffent l’innovation ou portent préjudice aux consommateurs de quelque autre manière.

Elles ne sont pas nommées mais incluent sûrement Facebook, Google, Amazon et Apple.

L’enquête du Département va prendre en considération les nombreuses inquiétudes que les consommateurs, les entreprises et les entrepreneurs ont exprimées à propos des moteurs de recherche, des médias sociaux, et de quelques services de commerce en ligne

Le Département confère avec, et cherche des informations du public, y compris des participants industriels qui ont une connaissance directe de la compétition sur les plateformes en ligne et les autres.

Cette annonce prouve d’abord que le DOJ n’a pas réussi à se mettre d’accord avec la Federal Trade Commission (FTC), l’autre agence fédérale en charge de la compétition, et qui a créé, en février, sa propre force opérationnelle pour surveiller la compétition dans le secteur numérique.

Les entreprises pourraient donc faire face à deux accusations antitrust. Hier, les cours des actions respectives de Facebook, Google, Amazon et Apple ont tous diminués.

Après avoir fustigé à maintes reprises les autorités antitrust européennes pour avoir imposé des sanctions à certaines entreprises numériques comme Google, le Président Donald Trump, jamais à une contradiction près, s’est récemment mis à critiquer ces entreprises, et même ouvertement suggéré que les États-Unis devraient poursuivre Google et Facebook en justice.

Le Comité antitrust de la Chambre des représentants des États-Unis s’intéresse aussi aux potentielles conduites anticoncurrentielles dans le secteur de la technologie, et fait témoigner des dirigeants de Facebook, Google, Apple et Amazon la semaine dernière.

Pour certains politiciens, seul le démantèlement en plusieurs unités indépendantes de certaines entreprises serait à même d’assainir la compétition. C’est pourquoi l’accord de la FTC avec Facebook, et le paiement d’une amende de 5 milliards de dollars, leur apparaît comme inefficace. D’autant que la FTC ne lui a imposé aucune limitation pour le traitement des données personnelles.