Le PMU forcé de démutualiser ses paris hippiques en ligne

L’Autorité de la concurrence a décidé que le Pari Mutuel Urbain (PMU) devra séparer les masses d’enjeux des mises faites dans son réseau physique de celles qui sont réalisées en ligne d’ici, le 30 septembre 2015.

La société concurrente Betclic Everest Group avait porté plainte le 2 janvier 2012 contre le PMU. Elle  dénonçait en particulier le fait que le PMU, titulaire d’un monopole légal sur les paris hippiques « en dur » (bar-tabac, maison de la presse…), mutualise les mises qu’il enregistre à ce titre avec celles qu’il enregistre sur son site de paris hippiques en ligne Pmu.fr.

En pari mutuel, la cote des chevaux et le montant des gains dépendent de la masse d’enjeux et de la taille de celle-ci.  En mutualisant les mises en ligne (943 millions d’euros en 2013) avec les mises physiques (8,7 milliards d’euros), le PMU renforçait donc considérablement l’attractivité de son offre en ligne, faussant la concurrence des autres entreprises du secteur, qui ne bénéficient pas de monopole sur le « dur ».

L’offre de paris hippiques en ligne du PMU sera donc différente de celle « en dur ». En particulier, il ne lui sera plus possible, comme actuellement, de proposer en ligne des gains aussi élevés sur le Quinté +, qui étaient de facto financés par les activités monopolistiques.

Betclic a été créée en par un Français en 2005, Nicolas Béraud. Elle est domiciliée à Malte. Betclic Everest Group, la maison mère, a pour actionnaire majoritaire la Société des bains de mer et Lov Group, dont le créateur, Stéphane Courbit, a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour abus de faiblesse envers Liliane Bettencourt, mais a formé un pourvoi en cassation.

Le PMU est le premier opérateur de paris en Europe avec plus de 12 000 points de vente. Il a été créé en 1930.

 

Référence

Texte intégral de la décision (PDF)