Le World Wide Web fête ses 25 ans

Le World Wide Web fête ses 25 ans aujourd’hui.

Origine

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Sir Tim Berners-Lee

Après des études en physique à Oxford et plusieurs postes d’ingénieur, son inventeur, l’anglais Tim Berners Lee, travaille en 1989 au CERN (l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire). Cette même année, le CERN décide d’utiliser le protocole américain TCP-IP et ouvre sa première connexion extérieure avec Internet.

Le  CERN, qui est l’un des plus grands et des plus prestigieux laboratoires scientifiques du monde, est alors déjà d’une taille considérable et en pleine croissance, ce qui rend difficile de trouver des documents et des données, qui ne sont pas stockées selon un principe ou avec un système unique.

Frustré par la difficulté de trouver et partager les données avec ses collègues, le chercheur propose un système pour résoudre ce problème, dans le document Information Management : A proposal.

Nous devrions travailler à un système universel d’informations liées, pour lequel la généralité et la portabilité sont plus importantes que des techniques graphiques clinquantes ou des services complexes.
 

Ce système, le World Wide Web, est le mariage de l’Internet inventé aux États-Unis dans les années 60, et de l’hypertexte, un concept développé par Ted Nelson dans les années 50.

Le belge Robert Cailliau rejoint l’équipe hypertexte du CERN et co-développe le World Wide Web avec Tim Berners-Lee. Il collabore à la révision de la proposition : WorldWideWeb : Proposal for a HyperText Project.

Historique

En 1990, Berners-Lee programmait le premier serveur web, appelé CERN httpd, et le premier navigateur, appelé WorldWideWeb puis Nexus.

Les premiers utilisateurs sont les membres du CERN.

Le 6 août 1991, Berners-Lee rend le projet public dans un message sur Usenet. La même année, le premier serveur hors d’Europe, apparaît au SLAC, Stanford Linear Accelerator Center, l’équivalent américain du CERN.

En 1992 on dénombre 26 serveurs Web dans le monde.

En 1993, le CERN publie le code source du navigateur qu’il met dans le domaine public. Il y a 623 serveurs dans le monde. Marc Andreessen écrit le navigateur Mosaic au NCSA,  National Center for Supercomputing Applications ou Centre national pour les applications des super-ordinateurs. Ce navigateur n’est plus limité au simple texte, il supporte les graphiques. Il rendra le web très populaire.

NCSA Mosaic
NCSA Mosaic

En 1995 quand Microsoft lance Internet Explorer, il y a 23 500 sites web. En 1996, 100 000 et en 1997 1 000 000.

Aujourd’hui, il y a plus de 920 millions de sites et 2,4 milliards d’utilisateurs.

Pour une Magna Carta

Tim Berners-Lee milite aujourd’hui pour une Magna Carta (une grande charte) pour préserver l’indépendance, l’ouverture et la neutralité du système, et les droits des utilisateurs dans le monde. Il souhaite intégrer cette charte dans l’initiative The Web we want, qui demande aux gens d’écrire une déclaration des droits numériques.

Il s’est clairement opposé aux méthodes de la NSA et du GCHQ, qui affaiblissent les outils de chiffrement et de sécurité, et milite pour le respect de la vie privée, de la liberté de parole et de l’anonymat responsable.

« On contrevient de plus en plus de toutes parts à nos droits, et le danger, c’est que nous nous habituions. C’est pourquoi je veux profiter du 25e anniversaire pour que nous reprenions en main le web, et que nous définissions le web que nous voulons pour les 25 prochaines années ». confie t-il au Guardian.

« Nous avons besoin que nos avocats et nos politiciens comprennent la programmation et ce que l’on peut faire avec un ordinateur. Nous devons aussi réexaminer beaucoup de constructions juridiques et de lois sur les droits d’auteus, ces lois qui mettent des gens en prisos surtout pour protéger les producteurs de films. Rien de tout cela n’a été décrété pour préserver les échanges quotidiens entre citoyens, ou pour la démocratie au jour le jour nécessaire pour faire fonctionner le pays. »




 

Menaces de fragmentation

ThereIsAnAppForThatLe world wide web est menacé par la fragmentation.

D’une part une grande quantité d’informations réside dans des systèmes propriétaires, comme Facebook. Une vue d’ensemble est impossible, ces systèmes donnant un accès limité à des informations partielles.

D’autre part, la popularité des smartphones et des tablettes s’est accompagné de la multiplication des applis, qui remplacent de plus en plus l’utilisation du web.

Les informations de ces applis ne sont pas accessibles ne peuvent être recherchées et ne peuvent s’hyperlier, un véritable retour en arrière.