Vente de SFR : Vivendi préfèrerait Numéricable

Mise à jour:

Vivendi a officiellement confirmé qu’elle entrait en négociations exclusives avec Numéricable pendant 3 semaines.

D’après les Échos, le comité ad hoc de Vivendi se serait prononcé hier soir en faveur de Numéricable. Cet avis n’est pas contraignant, mais il pèsera sur la décision du Conseil de surveillance de Vivendi, qui se réunit aujourd’hui.

Cette semaine, Bouygues Télécom avait augmenté son offre à 11,3 milliards d’euros en numéraire et une participation de 43 % de Vivendi dans le nouvel ensemble Bouygues Télécom – SFR.

Altice, la maison mère de Numéricable, avait alors augmenté son offre à 11,75 milliards d’euros et une participation de 32 % de Vivendi dans le nouvel ensemble Numéricable – SFR.

Il roule pour Bouygues
Il roule pour Bouygues

On sait que le gouvernement n’est pas impartial et préfère Bouygues Télécom. Montebourg, qui est de toutes les fanfaronnades – on se souviendra de ses superbes prestations à Florange – et qui s’était opposé à l’époque à l’entrée de Free dans le mobile, fait pression sur le Conseil de surveillance de Vivendi.

Il évoque ainsi un risque de surendettement pour Numéricable, et aussi des problèmes d’ordre « fiscal ». C’est l’une des armes préférées de ce ministre, qui avait notamment menacé Mittal d’un contrôle fiscal.

Patric Drahi, le patron fondateur d’Altice-Numéricable, est desservi par son manque de contacts politiques face à Martin Bouygues qui les a toujours cultivé, et par sa domiciliation personnelle en Suisse et la cotation à Amsterdam de sa société, ce qui ne rassure pas le gouvernement.

Il aurait en revanche de bonnes relations avec Vincent Bolloré (vice-président du Conseil de surveillance de Vivendi) et Jean-René Fourtout (président du Conseil de surveillance de Vivendi).

L’offre de Bouygues Télécom, en dépit de son accord pour vendre à Free Mobile son réseau pour 1,8 milliard d’euros en cas d’achat de SFR, pourrait être refusée sans concessions supplémentaires par les autorités de la concurrence françaises et européennes.

Vivendi pourrait accepter aujourd’hui l’une ou l’autre offre, prendre plus de temps pour étudier les dossiers (mais l’offre de Numéricable n’est valable que jusqu’à aujourd’hui) ou décider au contraire d’introduire SFR en bourse.

Vivendi, un groupe qui a connu bien des déboires et des changements d’orientation, peine à produire des bénéfices. Ces dernières années l’essentiel des bénéfices provient de ventes d’activités : Activision et Maroc Telecom en 2013. Elle veut désormais se concentrer dans les média avec Canal+, Universal Music et GVT, en se séparant de ses activités télécom qui représentent 54 % de son chiffre d’affaires en 2013.