Google investit des milliards dans les satellites pour connecter le monde

À la recherche de nouveaux débouchés

Pour Google comme pour Facebook, qui ont déjà des positions ultra dominantes dans leur secteur d’activité, la croissance passe par l’extension de leur clientèle potentielle.

C’est pourquoi les deux entreprises californiennes ont des projets similaires pour connecter les populations sans accès à Internet, soit les deux tiers de la population mondiale, avec des ballons de haute altitude , des drones et des satellites.

Pour Google, il s’agit du Project Loon pour les ballons fournissant une connectivité à Internet. Elle a racheté Titan Aerospace en avril 2014, pour développer des drones à énergie solaire dans le même but.

En mars 2014, Larry Page, le P.-D.G. de Google avait confié lors de la conférence TED Talk, « Je pense que nous pouvons fabriquer un réseau de ces ballons pour couvrir toute la planète », évoquant les temps de lancement et les coûts des satellites.

 

Les progrès de l’industrie du satellite

Mais les satellites ont des capacités bien supérieures aux ballons. Les coûts de lancement ont fortement diminué ces dernières années, et les antennes ont nettement progressé : sans bouger, elles peuvent s’interfacer avec plusieurs satellites simultanément et peuvent être reconfigurées par logiciel.

D’après le Wall Street Journal, Google investirait 1 à 3 milliards de dollars (0,7 à 2,2 milliards d’euros) dans une flotte de 180 satellites basse altitude.

Greg Wyle, le fondateur de la start-up O3b Networks Ltd, (qui a lancé ses quatre premiers satellites avec Arianespace, le 25 juin 2013), dirigerait le projet chez Google, avec une équipe de vingt personnes.

O3b, dont Google fut l’un des premiers investisseurs, utilise des satellites relativement légers (700 kg) orbitant à 8 000 km de la terre (contre 36 000 km pour les satellites classiques) pour fournir un accès à Internet dans une zone couvrant la plupart des pays en développement. Elle voudrait lancer une douzaine de satellites sur une orbite à l’équateur pour offrir une couverture continue.

Google voudrait lancer des satellites encore plus petits, d’environ 115 kg. D’après le consultant Mr. Farrar, le lancement de 180 satellites de ce type, pourrait coûter à peine 600 millions de dollars (441 millions d’euros).

 

Un projet risqué

Mais la création de réseaux de satellites est souvent plus compliquée que prévu.

En 1995, Teledesic, soutenue par Microsoft et Craig McCaw, prévoyait un déploiement de 840 satellites sur une orbite basse à 700 km de la terre, pour 9 milliards de dollars (environ 6,6 milliards d’euros) pour fournir un accès haut débit à Internet. En 1997, le projet perdait en importance avec 288 satellites à 1 400 km de la terre. En 2002 elle abandonnait le projet.

Dans les années 90, le projet Iridium, avec 66 satellites de télécommunication, fait rapidement faillite et affaibli son principal bailleur de fonds, Motorola.

Enfin, le projet Globalstar mené par Qualcomm et Loral devait lancer un système concurrent pour 1,8 milliard de dollars (environ 1,3 milliard d’euros), en 1998. 42 satellites furent mis en orbite, mais l’entreprise faisait faillite en 2002. Elle fut rachetée et a lancé sa constellation de deuxième génération de satellites en 2013.

 

Démonstration de la constellation O3b pour l’Afrique