Taavet Hinrikus, Richard Branson et Kristo Käärmann

Richard Branson investit 25 millions de dollars dans la start-up de transfert de fonds TransferWise

Richard Branson

Logo TransferWise BleuIl y a quelques mois, la start-up TransferWise gagnait en visibilité en annonçant le transfert d’un milliard de livres sterling sur sa plate-forme.

Avec Sir, Richard Branson vient d’investir avec quelques autres 25 millions de dollars (soit  18 459 750 € d’après le taux équitable de TransferWise au moment de l’écriture de cet article) elle franchit un deuxième jalon en relations publiques.

Une partie de cet argent serait d’ailleurs destinée à une campagne de publicité, à laquelle Branson pourrait participer. D’après le CEO, la start-up pourrait déjà être rentable, mais préfère investir dans sa croissance. Au total, la start-up aura reçu 31 millions d’euros de fonds depuis sa création.

Créée, il y a trois ans par deux estoniens, cette entreprise permet de transférer des fonds à l’étranger en prenant une commission de 0,5 % ( 1 € au minimum pour des transferts de 200 € ou moins).

L’offre

Ce qui est nettement moins cher que la même opération réalisée auprès d’une banque. Car même quand une banque affirme qu’elle ne fait pas payer de frais, elle prend une commission non négligeable sur les taux de change, commission qui peut avoisiner les 5 %. Pour la start-up, il n’y a qu’un taux juste, et c’est le taux interbancaire.

Le client peut donc réaliser jusqu’à 90 % d’économies. Elle donne l’exemple d’un transfert de 1000 £ qui rapporterait 1 231 € avec son service contre 1 176 € avec une banque typique, soit 55 € d’économies.

La firme communique d’ailleurs sur ces frais cachés avec agressivité en Angleterre, ce qui lui a valu quelques problèmes avec les autorités de régulation de la publicité. Elle regrette que cette autorité ne comprenne pas toujours le fonctionnement des transferts.

Quoi qu’il en soit, la start-up garantit le taux effectif le meilleur pour le client, et s’engage à s’aligner si le client trouve un taux plus avantageux.

À l’heure actuelle, la majorité de ses 10 000 clients sont basés au Danemark, en Pologne, au Royaume-Uni, en Suède et en Suisse.

 

Le secret des taux bas

Comment la start-up peut-elle proposer des taux aussi bas ? En fait, elle n’échange pas d’argent.

Quand un client français veut envoyer 1 000 € à sa tante aux États-Unis, il vire l’argent sur le compte de la filiale française de TransferWise. Le système de la start-up recherche alors un client américain qui veut faire une transaction en sens inverse, peut-être pour son grand-père français, et qui dépose des dollars dans sa filiale américaine. Elle opère alors un transfert de la filiale américaine pour créditer  le compte de la tante, au taux interbancaire, et un transfert de la filiale française pour créditer le compte du grand-père, au taux interbancaire inverse.

En d’autre termes, l’argent ne franchit pas les frontières.

C’est ce que le cofondateur et président Taavet Hinrikus aime comparer à Skype, lui qui en était l’un des premiers employés.

 

Les limites

La limite du système est que les transferts doivent être relativement symétriques entre deux zones. Dans le cas d’un pays, qui accueillerait beaucoup plus d’immigrés qu’elle n’a d’émigrés, on peut penser que les transferts seront essentiellement unilatéraux, ces derniers envoyant de l’argent à leur famille au pays natal.

Notons d’une part que ce système pourrait aider au blanchiment d’argent, dans la mesure où les régulations sur les transferts nationaux sont souvent moins contraignantes que les transferts internationaux. Et, d’autre part, qu’il n’est pas interdit de penser que certaines banques utilisent un système similaire, au moins en partie.