Google devra faire plus de concessions en Europe

Un accord après trois propositions de Google

La Commission Européenne avait ouvert une enquête antitrust contre Google en novembre 2010 suite aux plaintes de moteurs de recherche spécialisés, par exemple pour les hôtels, les vols ou les restaurants, qui reprochaient à Google des pratiques anticompétitives.

Elle a fait connaître ses inquiétudes en mai 2012. Des propositions de Google avaient été testées en avril 2013 mais n’avaient pas convaincu. En octobre 2013, Google offrait de nouvelles propositions. Après les réactions des professionnels, la Commission estimait que Google devait faire de plus grandes concessions.

La Commission demandait à Google de lui proposer un certain nombre de changements si elle voulait éviter des sanctions. Par deux fois elle a fait des propositions qui n’ont pas convaincu la Commission. Mais la troisième fut la bonne et Joaquín Almunia soumettait les propositions à la critique des compétiteurs en février 2014.

 

Nous avons détaillé les propositions de Google dans l’article : Google trouve un accord antitrust avec la Commission Européenne.

Depuis, elle a reçu une vingtaine de réponses négatives de compétiteurs qui pensent que les mesures proposées ne serviront à rien, voire accentueront le monopole de Google.

Cet accord, qui ne semblait plaire qu’à Joaquín Almunia, semblait en voie de ratification. En effet, ce dernier, avait déjà fait comprendre en février dernier qu’il voulait boucler le dossier avant son départ à l’automne.

En juillet, le moteur de recherche local Yelp s’opposait vivement à l’accord proposé.

D’après le New York Times, le 11 juin 2014, Joaquín Almunia aurait informé ses collègues qu’il entendait rejeter les 20 plaintes légales, une étape juridique nécessaire à un accord antitrust.

 

Finalement remis en cause

Finalement, peut-être sous l’invitation du président de la Commission Manuel Barroso, Almunia semble avoir changé d’avis.

Lors d’une interview télévisuelle pour Bloomberg du 6 septembre 2014, Almunia affirmait chercher des concessions supplémentaires de Google.

La Commission Européenne aurait reçu des réactions « très, très négatives » des compétiteurs comme Microsoft et Expedia.

« Certains plaignants ont introduit de nouveaux arguments, de nouvelles données, de nouvelles considérations, » a déclaré le commissaire antitrust de l’UE. « Nous devons maintenant analyser cela et voir si nous pouvons trouver des solutions, si Google peut trouver des solutions, à certaines de ces préoccupations que nous trouvons justifiées. »

On sait aussi que certains États membres comme l’Allemagne avaient fait part de leurs inquiétudes.

D’après les tests de Microsoft, les propositions de Google, au lieu d’améliorer la compétition, détourneraient encore plus de trafic vers les sites de Google. L’European Technology and Travel Services Association, qui représente des entreprises comme Amadeus, ebookers, Expedia, Odigeo ( eDreams, GoVoyages, Opodo et Travelink) ou Sabre ( lastminute.com) estime que Google gagnerait 330 millions d’euros supplémentaires des enchères payantes pour les compétiteurs sur les liens.

Parallèlement, Almunia, confirmait que si Google n’apportait pas de réponses plus claires aux questions des régulateurs concernant Android, la Commission Européenne pourrait loger une plainte formelle à son encontre.