Samsung investit 11,6 milliards dans une nouvelle fab

Le géant coréen Samsung a annoncé lundi la création d’une nouvelle fab de pointe – usine de fabrication de semi-conducteurs – pour 15,6 trillions de wons (11,6 milliards d’euros). La construction de l’usine commencera en 2015 et elle devrait être opérationnelle en 2017. Elle sera située à 75 km de Séoul, dans la ville de Pyeongtaek, et créer 150 000 emplois, soit l’équivalent du tiers de la population de la ville.

L’usine produira soit des puces mémoires, un secteur où l’entreprise est première au monde, soit des puces logiques (comme des microprocesseurs pour Apple).

Samsung Electronics est en effet une fonderie, c’est-à-dire une usine qui fabrique aussi des puces pour des tiers.

C’est l’une des rares entreprises à pouvoir investir les sommes colossales, dans son cas plus de 10 milliards d’euros par an, nécessaires pou rester compétitif avec des fabs qui peuvent graver toujours plus finement. En comparaison, Samsung annonçait la création d’une nouvelle usine de télévisions au Vietnam pour 450 millions d’euros.

Le coût d’une puce est directement lié à sa superficie: plus la gravure et fine, moins la puce est chère. La puce est aussi d’autant plus économe en énergie, et potentiellement plus puissante (elle peut intégrer plus de transistors à surface égale), qu’elle est gravée finement.

Ses deux dernières fabs étaient construites en Chine : à Tianjin en 2009 pour fabriquer des LEDs, et à Xi’an pour des puces mémoires.

Avoir une nouvelle usine en Corée répond d’une part aux besoins de l’entreprise, qui gagne en flexibilité avec ses autres usines coréennes, et qui facilite le recrutement de talents coréens ; et d’autre part aux souhaits du gouvernement qui veut que les entreprises investissent plus localement. Pour les inciter, elle envisagerait une taxe sur les profits excessifs des grandes entreprises.

 

Aujourd’hui, les semi-conducteurs représentent environ 30 % des bénéfices du groupe coréen.

Les smartphones en représentent presque 60 %, mais Samsung, toujours leader mondial du secteur, est sous forte pression : sur le haut de gamme par Apple, et sur l’entrée de gamme par Lenovo et d’autres fabricants de smartphones chinois. Cela fait donc deux trimestres que Samsung perd des parts de marchés, et que ses bénéfices s’effondrent.

Samsung doit publier ses prévisions mardi. Les analystes tablent sur 5,6 trillions de wons de bénéfices au troisième trimestre, soit presque la moitié des bénéfices effectifs de la même période en 2013 (10,2 trillions de wons). Ce serait le plus mauvais résultat depuis trois ans.

L’investissement dans la fabrication de puces devrait donc aider la firme à stabiliser ses bénéfices.