GCHQ

Cable and Wireless, complice zélée des services secrets anglais

Une enquête menée conjointement par Channel 4 News, WDR et Süddeutsche Zeitung, s’appuyant sur des documents du dénonciateur Edward Snowden, montrerait que Cable and Wireless, la filiale de Vodafone, aurait été la complice zélée du GCHQ, services secrets anglais, pour la surveillance de masse sur Internet, bien au-delà de ses obligations légales.

L’entreprise faisait partie du programme Mastering the Internet, sous lequel les services secrets britanniques interceptaient et stockaient une partie considérable du trafic Internet global.

Sur les 63 câbles sous-marins intercontinentaux interceptés par le GCHQ, 29 auraient appartenu à Cable and Wireless. Les services secrets auraient eu accès à 7 000 gigabits par seconde de données.

Sous le nom de code Gerontic, et moyennant des dizaines de millions de livres, Cable and Wireless aurait testé des équipements de surveillance, conseillé le GCHQ sur la meilleure façon d’enregistrer le trafic de son réseau. Du personnel du GCHQ aurait travaillé à temps plein chez Cable and Wireless. Depuis 2008 au plus tard, l’entreprise aurait eu des réunions régulières avec le GCHQ.

En 2011, elle aurait même loué de la capacité sur les câbles de l’entreprise de télécoms indienne Reliance Communications, partant d’Asie vers le Moyen-Orient pour arriver au Royaume-Uni. Des documents montreraient que la base de Bude du GCHQ pouvait ainsi intercepter toutes les données transitant par ces câbles sous-marins intercontinentaux.

Le géant Vodafone a racheté Cable et Wireless en avril 2012. Pourtant, la coopération aurait continué au moins jusqu’en avril 2013.

 

Vodafone affirme qu’elle n’a pas de coopération régulière avec le GCHQ, et qu’elle ne fournit d’informations sur ses clients que sous mandat de perquisition.

L’entreprise, qui a 30 millions de clients en Allemagne, et des contrats avec des organismes publics, est sous le feu des critiques.

Après le scandale des écoutes américaines illégales de la Chancelière allemande Angela Merkel, une étude sur la cybersécurité du BSI (Bundesamt für Sicherheit in der Informationstechnik, Office fédéral pour la sécurité de l’information) aurait distingué le rôle prépondérant de Vodafone dans les écoutes. Elle aurait été la seule de tous les opérateurs télécoms interrogés à ne pas fournir de réponses claires, ni à confirmer l’arrêt de l’accès aux SMS et aux métadonnées de télécommunication dans des espaces de droits étrangers.

Des politiciens allemands exigent maintenant que tous les contrats avec le gouvernement allemand soient dénoncés.

Le député Florian Konstantin von Notz commente :

« Il me semble que l’annulation du contrat est possible et légale. Une entreprise comme Vodafone, qui a des responsabilités pour tant de clients, doit adopter une position claire contre ces appropriations d’informations. » *

Comme d’habitude, le GCHQ affirme qu’elle

« agit dans un cadre légal strict, que ses activités sont autorisées, nécessaires et proportionnées, et sous supervision rigoureuse. » *

Il serait donc nécessaire et proportionnée de vouloir intercepter plus du quart des informations transitant dans le monde sur Internet.

 

* Traductions : Le Diligent