Scepticisme

Nick Hayek, le PDG de Swatch, a souvent affirmé qu’il n’était pas intéressé par le marché des montres connectées, peu convaincu par leur potentiel économique. Les écrans des montres seraient trop petits communiquer et ce genre de montres déchargerait trop vite.

L’an dernier, il disait qu’il ne ferait pas la course pour être le premier à développer ces montres, du fait des réticences des consommateurs. Et de fait, en dépit de tous les échos médiatiques, aucune smartwatch n’a connu de succès.

Toutefois, Hayek avait bien indiqué que le groupe maîtrisait toutes les compétences nécessaires à la fabrication de telles montres. Certaines montres Tissot utilisent par exemple des écrans tactiles depuis 1999.

Et en septembre 2014, il avait annoncé la Swatch Touch pour l’été 2015, une montre avec les fonctionnalités habituelles des bracelets de fitness.

Changement d’avis

Lors d’un entretien, Hayek vient pourtant d’annoncer que Swatch lancerait une montre connectée d’ici trois mois. Elle communiquerait sans fil avec la technologie NFC, permettra d’effectuer des paiements et travaillera avec des logiciels Windows et Android. La montre se rechargerait elle-même.

Si le PDG n’a pas justifié son revirement, il nous semble clair que Swatch a dû analyser la menace potentielle de la montre Apple Watch, qui sortira en avril, sur l’horlogerie traditionnelle. Le groupe a dû analyser la vitesse fulgurante à laquelle les fabricants leaders de téléphones ont entièrement perdu le contrôle du marché à l’arrivée du iPhone.

La menace semble d’autant plus grande qu’Apple fait de la Watch un accessoire de mode, et qu’Apple est la première marque du monde.

Hors pour Hayek, la montre c’est la marque et la mode, bien avant les fonctionnalités.

On pourrait donc bien assister dans les prochains mois à un combat entre la firme californienne, qui peut compter sur une immense clientèle à iPhone, et Swatch, le plus grand fabricant de montres au monde, bien décidé à protéger son marché.