Quand Apple a lancé son service de paiement Apple Pay fin 2014, de nombreuses institutions financières se sont empressées de signer un accord, craignant de perdre un avantage compétitif.
Du coup, Apple a pu imposer ses conditions et a obtenu une commission de 0,15 % de la valeur de toute transaction par carte de crédit.
Une situation qui n’a guère plu à Visa et Mastercard, les deux leaders de l’industrie, qui ont dévoilé fin mai 2015 leur service de tokenization gratuit, et sur lequel les revendeurs n’ont pas le droit d’exiger des commissions.
La tokenization est le service de création de numéros d’identification temporaire (des jetons) pour représenter une carte de crédit. Un système de paiement comme Apple Pay ou Android Pay ne voit alors plus transiter les informations de carte de crédit comme le numéro, le nom du propriétaire de la carte ou la date d’expiration, mais il utilise un ‘jeton’.
L’avantage de ce système est de limiter les vols de données.
C’est ce service de tokenization que Google utilisera pour Android Pay, son futur service de paiement annoncé lors de sa dernière conférence développeur, et qui devrait être disponible à l’automne.
Google ne recevra donc aucune commission sur les paiements effectués avec Android Pay.
C’est une défaite pour l’entreprise, qui avait cherché à obtenir les mêmes conditions qu’Apple. D’après Thomas Noyes, un consultant de l’industrie du paiement, Google pourrait chercher à obtenir des accords de marketing à la place, comme faire payer les banques pour obtenir le droit d’utilisation de son logo, ou de faire participer financièrement les banques à la promotion du service.
Les fournisseurs de services de paiements comme Google peuvent toutefois gagner beaucoup d’argent, même sans commission, avec les revenus en publicité et en marketing pour chaque adhérent, ainsi que des systèmes de coupons et de programmes de fidélité.
D’après une source du WSJ, Samsung Electronics utilisera aussi le nouveau service de tokenization de Visa et de Mastercard pour son service de paiement, et ne recevra donc pas de commission.
Les contrats d’Apple dureraient en général trois ans. Une fois l’accord passé, on suppose qu’Apple perdra aussi sa commission de 0,15 %.