Lors du Press & Partners VIP Event qui s’est déroulé aujourd’hui à la Maison de la Mutualité à Paris, Young Sohn a présenté la stratégie IoT de Samsung.

Le président et stratégiste en chef de Samsung Electronics a caractérisé les années quatre-vingt comme l’ère de la micro-informatique, les années quatre-vingt-dix comme l’ère de l’Internet, les années deux mille comme l’ère de la mobilité et le temps présent comme l’ère de l’Internet des Objets.

Cette technologie perturbatrice aura des conséquences pour toutes les industries, du secteur de la santé à celui des transports autonomes ou à l’environnement.

Samsung compte bien être un acteur majeur de l’IoT. En interne, l’objectif est que 100 % des appareils numériques produits par le groupe coréen soient connectés d’ici 2020.

Pour conquérir ce marché, la stratégie de Samsung s’oriente autour de trois axes : offre matérielle, offre de développement et partenariats

 

Offre matérielle : la gamme de puces ARTIK

Pour espérer répondre aux attentes pharaoniques des consultants, qui prédisent une opportunité de 18 000 milliards de dollars et de 100 objets connectés par foyer d’ici quelques années, les composants doivent surmonter de nombreux défis techniques : taille, consommation d’énergie, interopérabilité, sécurité et vie privée, facilité de développement, et capacité de mémoire / stockage.

Les puces ARTIK ont été développées dans ce but par le Samsung Strategy and Innovation Center, également dirigé par Young Sohn.

Le lecteur pourra se remémorer les détails en lisant notre article de présentation de la gamme.

Notons juste que la gamme comporte pour l’instant trois systèmes sur une puce, le plus grand fonctionnellement équivalent à un smartphone, et le plus petit à peine plus grand qu’une coccinelle. Samsung n’a pas cherché à imposer ses standards, mais supporte de nombreux standards établis (Wi-Fi, Bluetooth LE, ZigBee), est conçu de bout en bout comme une solution sûre.

 

Faciliter le développement

Pour s’imposer, il faut séduire les développeurs et leur faciliter le travail.

C’est pourquoi Samsung offre une solution de bout en bout avec son cloud Smart Things Open Cloud powered by SAMI, des interfaces de programmation ouvertes, un développement rapide orienté données, des kits de développement pour les environnements habitues : Java, Android, iOS, PHP, Python.

SAMI, ou Samsung Architecture Multimodal Interactions, a été développé par le DR Luc Julia pour faciliter la collecte, le transport et l’exploitation des données, tout en garantissant le respect de la vie privée.

Pour l’ingestion de données, Samsung support une API Rest et les Web sockets.

Enfin, l’entreprise fournira des tonnes d’utilitaires aux développeurs.

L’événement a d’ailleurs été l’occasion de donner les trois premiers kits de développement ARTIK en France.

 

Multiplication des partenariats

Samsung s’engage pour un écosystème IoT ouvert, et va débloquer 100 millions de dollars pour son Samsung Catalyst Fund, dont la mission sera d’investir dans des start-up IoT.

À Paris, l’entreprise ouvre un Strategy & Innovation Center, pour accélérer l’innovation en développant les partenariats avec des start-up françaises.

Quelques-uns de ces partenariats ont été présentés :

SIGFOX

Comme nous l’avions remarqué lors de la présentation d’ARTIK en mai, la carte de développement ARTIK semblait avoir un port pour une antenne SIGFOX. L’entreprise toulousaine avait alors refusé de nous le confirmer.

Aujourd’hui, ce sont Ludovic Le Moan, le PDG de la start-up, et Anne Lauvergeon, présidente du conseil d’administration, qui se sont déplacés en personne.

Samsung est devenu investisseur de SIGFOX, pour un montant qui n’a pas été rendu public, et partenaire. La carte de développement est bel est bien compatible avec le réseau SIGFOX, le premier réseau entièrement conçu pour les objets connectés, et en particulier ceux qui envoient peu d’informations et ont besoin d’une autonomie de plusieurs années.

 

BodyCap

BodyCap a démontré sa pilule intelligente e-Celcius : un thermomètre dans une pilule à avaler qui envoie toutes les cinq secondes des informations via le cloud Samsung. Il est possible de définir des alertes pour des températures anormales, qui déclencheront l’envoi d’un texto à un médecin par exemple.

L’entreprise envisage des utilisations dans le monde médical, dans la recherche et dans le sport.

 

WEENAT

La start-up Weenat fournit des solutions connectées pour l’agriculture de précision. L’agriculteur place les Weenat dans ses champs, et il obtient instantanément des informations en temps réel grâce aux nombreux capteurs embarqués. Il peut optimiser ses irrigations, ses interventions agricoles, ses dates de semis et ses préparations de sol.

Avec les dernières puces Samsung et SIGFOX, les multicapteurs de Weenat ont une autonomie de plus de cinq ans.

 

Allocution d’Emmanuel Macron

En conclusion, le ministre de l’Economie a rappelé que l’Internet des objets était l’une des neuf solutions industrielles choisies par le gouvernement pour la compétitivité et la modernisation de la France. Il a insisté sur l’attrait de la France pour les acteurs de la technologie, et mentionné l’ouverture récente d’un laboratoire de données massives d’Intel et de l’ouverture du premier centre européen de recherche en intelligence artificielle de Facebook à Paris.

En plus d’excellentes écoles et universités, et d’un vivier de start-up, la France est intéressante pour les entreprises innovantes, y compris d’un point de vue fiscal pour la recherche et le développement.

Macron a terminé en remerciant Samsung pour l’ouverture d’un centre d’innovation en France, et donné prochainement rendez-vous pour de futures coopérations.