Europol veut supprimer Isis des réseaux sociaux

ISIS, le groupe terroriste djihadiste directement issu de la désintégration de l’Iraq durant la guerre de 2003-2011, brille par la maîtrise des nouvelles technologies : piratage de sites Web en vue comme utilisation des réseaux sociaux pour faire passer sa propagande et recruter, souvent de jeunes occidentaux.

D’après les estimations d’Europol, plus de 5 000 citoyens européens, dont des Français, des Anglais des Belges et des Néerlandais, ont rejoint les territoires contrôlés par ISIS.

C’est cette activité qu’Interpol se propose d’empêcher, dès le premier juillet, avec une nouvelle unité chargée de surveiller les réseaux sociaux et de désactiver les comptes d’ISIS dans les deux heures après leur détection.

L’unité est basée en partie sur l’unité antiterroriste de Scotland Yard, avec l’espoir qu’elle sera un catalyseur de coopération renforcée entre les États européens.

L’unité aura fort à faire, même avec le soutien des réseaux sociaux partenaires. Ils n’ont pas été nommés mais on ne peut imaginer que Twitter ou Facebook ne participe pas à l’effort.

Avec plus de 100 000 tweets quotidiens envoyés d’environ 50 000 comptes contrôlés par ISIS, on a du mal à voir comment une équipe peut être efficace, sauf si elle encadre un système automatisé.

L’unité utilisera des analyses de trafic pour neutraliser les comptes les plus prolifiques.

Une action probablement plus efficace à long terme est la traque des activités de financement du groupe terroriste. Mais là encore, le combat sera ardu.

Le groupe djihadiste aurait des moyens financiers colossaux issus de la vente illicite de pétrole. Tant que les intermédiaires peu regardants ne seront pas mis hors la loi, il est difficile d’imaginer porter un coup dur aux finances du groupe, même en gelant ses avoirs bancaires.