Google développerait son propre casque de réalité virtuelle

Des sources anonymes du Finacial Times croient savoir que Google développe son propre casque de réalité virtuelle (RV), et qu’il ajoute un support logiciel des technologies de la réalité virtuelle dans le système d’exploitation mobile Android.

Il ne s’agirait pas d’un jouet en carton comme le Cardboard, mais bien d’un casque, similaire au Gear VR de Samsung, qui pourrait être utilisé en conjonction avec de nombreux smartphones Android.

Contrairement au Cardboard, qui laisse de fait tous les traitements au smartphone, le futur casque virtuel intégrerait des capteurs pour suivre la position de la tête de l’utilisateur, ce qui décharge partiellement le smartphone.

Avec cette initiative, Google veut contrer l’offre de Facebook, Oculus. Dans un entretien avec le magazine Time, Clay Bavor, alors en charge de la division RV, affirmait :

« La réalité virtuelle est un médium trop important et trop puissant pour n’être accessible qu’à un petit nombre. »

Il fait allusion au coût de plusieurs centaines d’euros du casque Oculus Rift, et tributaire d’un ordinateur personnel particulièrement performant, dont le prix peut être évalué à un millier d’euros ou plus.

La réalité virtuelle a donc une chance de se démocratiser plus rapidement sur les smartphones, si les casques sont bon marché.

Inversement, le risque est de tuer le marché avant qu’il ne se développe, si l’offre déçoit le consommateur, car la puissance de traitement nécessaire est intrinsèquement élevée :

  • il faut calculer pour chaque image deux images stéréoscopiques ;
  • Il faut pouvoir calculer, et afficher, un très grand nombre d’images par seconde. Alors qu’une utilisation professionnelle ou ludique d’un appareil peut se contenter d’un affichage de 30 à 60 images par seconde, on estime en général que le minimum pour la réalité virtuelle est de 90 voire 120 images par seconde. Ce n’est pas un caprice : un taux de rafraîchissement trop bas affecte l’utilisateur, pris de nausées ou de mal des transports ;
  • Il faut pouvoir afficher un champ de vue suffisamment large pour que l’illusion de l’expérience immersive fasse effet.

Ce n’est pas pour rien que des investisseurs, dont Google, financent la start-up Magic Leap par centaines de millions de dollars pour développer une offre de réalité virtuelle / réalité augmentée.

Mis à part quelques optimisations dans Android, on ne voit pas comment le casque virtuel de Google pourrait changer la donne : les expériences seront fonctions de la puissance des smartphones, et l’on peut craindre une autonomie de batterie des plus limitées.

On en apprendra plus sans doute lors de la conférence développeur Google I/O, qui se tient chaque année en mai.

Notons que cette initiative pourrait fâcher des partenaires de l’écosystème Android, comme Samsung et HTC, qui développent et vendent leurs propres casques de réalité virtuelle: respectivement Gear VR et Vive.